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Le prix du baril appelé à augmenter en 2010-2012 mais en deçà des 145 dollars Une autorité américaine veut renforcer sa lutte contre les manipulations des cours du pétrole
Le prix du baril de pétrole est appelé à connaître une hausse à l'horizon 2010-2012, en dépit de la baisse amorcée depuis juillet dernier. Un rebond des prix vers les 145-150 dollars le baril semble cependant difficile pour l'avenir, rapporte dans sa dernière livraison le bimensuel spécialisé Pétrole et gaz arabes (PGA). «A l'horizon 2010-2012, le spectre d'un déficit des approvisionnements pour des raisons aussi bien géologiques que politiques devrait très vraisemblablement alimenter la spéculation à la hausse des prix», écrit le directeur de PGA, Nicolas Sarkys. Pour cet analyste spécialiste du pétrole, «la remise en cause des biocarburants, les coûts élevés de développement du pétrole non conventionnel à partir des sables bitumineux du Canada et des schistes asphaltiques aux Etats-Unis et les possibilités limitées de développement de nouvelles capacités de production pétrolifères resteront pour longtemps les facteurs structurels et déterminants du trend à la hausse, à long terme, des prix du pétrole». S'agissant de la baisse des prix amorcée depuis juillet dernier, l'expert international l'explique par plusieurs facteurs, comme «la détente des prix des distillats suite à la fin des travaux de maintenance de nombreuses raffineries, le changement de cap dans la stratégie des spéculateurs, le vif redressement du dollar face aux autres grandes monnaies et la non-survenance de l'ouragan Bertha dans le golfe du Mexique comme on le craignait». L'expert prévoit, en outre, une relative stabilité des prix, que les pays de l'OPEP souhaitent d'ailleurs. «Sauf imprévu, un rebond des prix vers les 145-150 dollars le baril semble difficile pour l'avenir prévisible, une correction vers les 100 dollars le baril semble, elle aussi, improbable», écrit M. Sarkys. Par ailleurs, pour lutter contre la spéculation, accusée d'avoir fortement contribué à la flambée des prix du pétrole, l'autorité américaine de contrôle de la concurrence, FTC (Federal Trade Commission), a présenté un projet de règlement visant à lutter plus efficacement contre les manipulations des cours du pétrole. Espérant qu'il entrera en vigueur d'ici à la fin de l'année, la FTC compte sanctionner l'utilisation de «tout instrument de manipulation ou mécanisme artificiel» et prévoit la possibilité d'amendes pouvant atteindre un million de dollars par jour et par contrevenant. En présentant ce projet, la FTC, qui n'est pas l'autorité de contrôle principale du marché du pétrole, piétine en fait les plates-bandes de l'Agence américaine de régulation des matières premières (CFTC) à qui échoit cette mission. Cet organisme a annoncé, fin juillet dernier, le lancement de poursuites contre le fonds d'investissement Optiver, qu'il soupçonne d'avoir manipulé les prix du pétrole. Auparavant, l'autorité avait reconnu avoir lancé, en décembre 2007, une vaste enquête nationale sur des manipulations des cours de l'énergie. Des compagnies pétrolières et des courtiers ont été suspectés par l'agence de s'être servis du système de cotation géré par le service d'information sur l'énergie Platts, filiale du groupe McGraw-Hill, pour manipuler les prix. H. G.