Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a qualifié, jeudi, les groupes islamistes armés qui continuent de commettre des actes de violence, notamment contre les représentants des forces de sécurité, de "hordes de renégats". "Il s'agit pour nous de réunir les conditions propices au développement en donnant une chance à ceux qui se sont égarés pour s'être trompés de repère religieux ou pour avoir été trompés par des mercenaires qui professent le crime organisé et la destruction de la société algérienne pour des raisons aussi abjectes que douteuses", a-t-il indiqué, dans une allocution, à l'occasion de la célébration de la Journée nationale du moudjahid (20 août 1955-1956). Le président de la République a rappelé que "l'Etat a tendu la main à cette catégorie d'égarés en leur offrant la chance de revenir au droit chemin et de réintégrer le peuple pour bénéficier des mesures de la concorde civile et de la réconciliation nationale". C'est la première fois que le chef de l'Etat use d'une telle rhétorique à l'égard des groupés armés qui rejettent sa politique de réconciliation nationale. Cependant, il a réaffirmé jeudi sa fidélité à cette démarche. "Cette main est encore tendue compte tenu des convictions religieuses de notre peuple, de ses responsabilités historiques et ses choix stratégiques", a-t-il dit, affirmant que "l'Etat reste fermement déterminé à faire face, avec toute la rigueur qui s'impose, à ceux qui ont dévié du chemin tracé par la nation, ceux-là même qui refusent la main tendue en déniant à la nation le droit de vivre dans la sécurité et la quiétude et empruntant les voies de la désobéissance et du crime". Car, pour le président Bouteflika, il s'agit d'un "choix stratégique" que le peuple a adopté à travers le suffrage universel ou par la représentation parlementaire, et que "ces voies les mèneront assurément à leur perte et pour preuve, les actes terroristes sanglants et isolés confirment si besoin est que le terrorisme est en déclin devant les frappes de l'Armée nationale populaire, des services de sécurité mais surtout devant le rejet d'une nation tout entière, à sa tête prédicateurs, faqih et hommes de religion, de ses actes abjects". Le président Bouteflika a, à cette occasion, salué les efforts de "tous ceux qui font face à cette horde de renégats", soulignant que "l'Algérie, direction et peuple, place toute sa confiance en ses institutions et dans les compétences et abnégation de ses femmes et de ses hommes dans le strict respect des lois du pays et des grandes valeurs du peuple". En septembre 2005, les Algériens avaient, pour rappel, massivement adhéré à la politique de réconciliation nationale adoptée par référendum. Cette politique, un des axes majeurs du programme de Bouteflika, avait pour finalité de tourner la page de la "décennie noire" en exonérant de toute poursuite judiciaire les islamistes armés acceptant de renoncer à la violence. Evoquant, par ailleurs, la Journée nationale du moudjahid, le chef de l'Etat a relevé qu'elle représente véritablement "la consécration de la volonté d'un peuple qui s'est insurgé contre l'injustice". "C'est en ce jour que jaillit l'étincelle qui transforma l'Algérie tout entière en un volcan effervescent. Le peuple avait en effet dit son dernier mot", a-t-il rappelé. Lotfi C.