C'est devenu une tradition, les prix des viandes rouges et blanches et même des fruits et légumes connaissent une hausse des prix vertigineuse à l'approche du mois de ramadhan. Même si les autorités concernées fixent les prix réels des produits alimentaires, les commerçants ne font qu'à leur tête et pratiquent des prix exorbitants, pénalisant ainsi les petites bourses et les personnes démunies. Sans aucune âme et conscience, les commerçants attendent avec impatience cet événement religieux pour s'enrichir malgré la vigilance des autorités. Même si ces dernières affirment avoir effectué des contrôles sur le terrain, mais cela reste toujours insuffisant, c'est toujours le citoyen qui se trouve coincé devant cette pratique qui est devenue un rituel annuel. La Société de gestion des participations de la production animale (SGP/PRODA) a fixé les prix des viandes blanches à 250 DA/kilo et celui des viandes rouges à 680 DA/kilo durant le mois de ramadhan au niveau de 80 points de vente répartis sur 19 wilayas. Le directeur général de la société, M. Kamel Chadi a souligné, jeudi, que " ces prix ont été fixés dans le cadre d'une convention signée avec les abattoirs relevant de la société et des bouchers, notamment au niveau des grandes villes ". Ce même responsable a précisé que l'application de ces prix a pris effet mercredi dernier au niveau de 60 points de vente avant de s'élargir durant le ramadhan à 80 points dans 19 wilayas. Cette opération s'inscrit dans le cadre du système de stockage et de régulation des produits à large consommation (Sypralac), appliqué par l'Etat depuis l'année dernière sur la pomme de terre, comme première étape, avant de le généraliser à l'oignon, l'ail et les viandes rouges et blanches. L'opération en question a été confiée cette année à la société de gestion des participations de la production animale (SGP/PRODA) relevant du ministère de l'Agriculture et du Développement rural qui a supervisé le système dès son lancement en 2008. Le premier objectif de cette stratégie étant d'éviter aux producteurs et éleveurs les pertes qui pourraient les pousser à abandonner leurs métiers ainsi que le pouvoir d'achat du citoyen en garantissant la disponibilité du produit au niveau des marchés, a rappelé le responsable. Il a ajouté que la convention conclue avec les abattoirs (privés et publics) et les bouchers marque le début de la mise en oeuvre d'une nouvelle stratégie ayant pour objectif l'organisation du marché des viandes rouges et blanches. Répondant à une question sur les quantités de pomme de terre stockées cette année, M. Chadi a affirmé qu'"elles sont suffisantes pour répondre aux besoins du consommateur tout au long de la période précédant la production". Dans ce contexte, il a indiqué que le système de stockage et de régulation des produits agricoles à large consommation est entré, à partir de cette année, dans la phase de professionnalisme grâce aux leçons tirées de la première expérience, l'agriculteur étant plus confiant concernant cette opération qui lui a permis de reproduire le même produit en grandes quantités. Malheureusement cette mesure prise pour les viandes est loin d'être pratiquée. Lors d'une virée effectuée ce jeudi au niveau des commerces de la capitale, on a constaté de visu tout autre chose, les prix des viandes ont atteint des prix inabordables. La viande rouge n'est pas cédée à moins de 1 000 DA/kg et le poulet pas mois de 350 DA/kg. Les légumes aussi ont connu une hausse importante des prix. Pomme de terre 50 DA/kg, carotte 50 DA/kg, poivron 70 DA/kg, tomate 80 DA/kg, le citron, très prisé en cette période, est cédé à 250 DA/kg …la liste est longue et regrettable, et chacun de nous a dû faire un tour au marché et chez le boucher du coin en revenant les mains vides devant un tel désastre. Les plus aisés ne sentent pas cette souffrance, mais les plus démunies qui souffrent à longueur d'année de la pauvreté ressentent encore plus cette misère. C'est une véritable flambée des prix ! Les ménages à petites bourses ne pourront pas s'en sortir... Il y a de quoi avoir un petit nœud à l'estomac face à ces prix. Enfin, pour parer à la spéculation qui caractérise le marché des fruits et légumes à la veille de chaque mois de ramadhan, le ministère de l'Agriculture et du Développement rural a mis en place un système de régulation des produits agricoles de large consommation. Ce dispositif devrait permettre, pour la deuxième année consécutive, de stocker de très grandes quantités de produits agricoles de large consommation ainsi que de viandes rouges et blanches pour stabiliser les prix. Mais sur le terrain rien n'a été constaté. Nassima Bensalem