Spectacle La première soirée a vibré aux rythmes des orchestres et des jeunes chebs et chabate connus ou méconnus du public oranais. Les inconditionnels de la musique raï ne se sont pas bousculés au portillon du théâtre de Verdure Chekroun-Hasni où se déroulent les représentations de la 13e édition du Festival de la musique raï qui se tient à Oran. Les organisateurs, qui ont été surpris par le peu d?empressement des férus de cette musique, mettent cela sur le compte du prix du billet d?entrée (100 DA), jugé excessif par les jeunes chômeurs. Une situation cocasse dans la mesure où l?Association pour la promotion et l?insertion de la chanson oranaise (Apico), organisatrice du festival, a dû faire la manche pour collecter les 270 millions de centimes destinés aux cachets des chanteurs. Pour en revenir au festival, la première soirée a vibré aux rythmes des orchestres et des jeunes chebs et chabate connus ou méconnus du public oranais. Auparavant, la troupe de karkabou a ouvert le bal avec des airs gnaouis devant une assistance composée essentiellement d?émigrés. La succession sur le plateau de chanteurs a soulevé les ovations des quelque 300 spectateurs essaimés dans le vaste théâtre de Verdure. «Ce festival est une véritable bouffée d?oxygène. Ce genre de manifestations permet aux jeunes de se défouler et aux chanteurs en herbe de se faire connaître du public. Nous sommes heureux d?être ici», a indiqué Belkacem Bouteldja qui a ému les nostalgiques du «vrai» raï avec ses chansons des années 1970. Des chebs ont surpris l?assistance par la maîtrise de leurs chansons et ce, à la grande joie du public. Cheb Ali, un jeune qui promet beaucoup, a chanté «correctement» le raï. Il a repris, de façon remarquable, des chansons de Hasni qui ont fait vibrer les c?urs en folie des présents au théâtre de Verdure. Sur un air typiquement «meddahate», cheikha Warda fera une entrée fracassante avec son groupe de chanteuses en interprétant des tubes du terroir en vogue qu?une frange des spectateurs réclamait à tue-tête. Cheb Moussa, quant à lui, n?a pas convaincu l?assistance en reprenant des chansons de Mami et de Khaled, passant inaperçu en dépit de ses gesticulations sur scène. Enfin, le célèbre Bellemou et son compagnon Bentata, ainsi que cheb El-Hendi, devaient clôturer cette première soirée au goût d?inachevé dans ce temple éphémère du raï qu?est le théâtre de Verdure Chekroun-Hasni.