A la veille de la troisième Conférence mondiale sur le climat qui se tiendra du 31 août au 4 septembre à Genève, Michel Jarraud, secrétaire général de l'Organisation météorologique mondiale (OMM), indique dans une interview accordée à la Radio des Nations unies, que, par le passé, de nombreuses décisions se sont basées sur des statistiques climatiques des dix, cinquante ou cent dernières années. On utilisait ces statistiques passées pour prendre des décisions futures. Par exemple, si l'on désirait s'assurer qu'un événement se produise en moyenne tous les 10 ans, on consultait les statistiques passées et cela fonctionnait tant que le climat était généralement plus ou moins stable et que l'on observait une variabilité extrêmement réduite. Mais aujourd'hui, avec les changements climatiques, ces statistiques sont en train de changer. Ainsi, dans certaines zones, les précipitations vont devenir de moins en moins fréquentes, et ou moins importantes. Le passé n'est donc plus un indicateur fiable pour l'avenir. De même, quand on s'intéresse à la fréquence des vagues de chaleur, elle change énormément. Au lieu de se produire tous les vingt ou même parfois tous les dix. La troisième Conférence mondiale sur le climat (CMC-3) a pour thème général "La prévision et l'information climatologique au service de la prise de décision : les progrès enregistrés à l'échelle saisonnière à l'interannuelle et la prise en compte des prévisions à l'échelle pluridécennale ". Elle vise aussi à créer un cadre international pour le développement des services climatologiques, notamment pour l'adaptation à la variabilité et à l'évolution du climat à l'échelle du globe. Pour planifier l'avenir et prendre des décisions qui tiennent compte du changement climatique, le public a de plus en plus besoin d'informations qui débordent du cadre des bulletins météorologiques habituels. Afin de répondre à cette préoccupation, des présentateurs météo de toutes les régions du globe participeront au Forum mondial sur la diffusion d'émissions consacrées au climat, organisé dans le cadre de la CMC-3 du 31 août au 4 septembre 2009 à Genève.Une surveillance adéquate du système climatique permet de détecter à temps les phénomènes dangereux qui se jouent des frontières. Le monde doit s'unir pour améliorer les services d'information et de prévision climatologiques et faire en sorte qu'ils contribuent de manière significative à la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement et à l'exécution du Plan d'action de Bali relatif à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques. Les participants à la CMC-3 s'appuieront sur les progrès de la connaissance et de la prévision du climat pour chercher à améliorer le bien-être des populations. Ils s'attacheront à instaurer des services susceptibles d'aider des décideurs à mieux exploiter les possibilités offertes par le climat et à mieux gérer les risques liés aux conditions climatiques extrêmes tout en favorisant une meilleure adaptation des collectivités à l'évolution du climat dans une perspective à long terme. La CMC-3 débouchera sur un cadre international permettant d'élaborer, à partir du constat qui ressort des rapports d'évaluation du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), les services requis pour faciliter l'adaptation à la variabilité du climat et aux changements climatiques, tant à l'échelle régionale qu'au niveau des services d'activité. Dans cette même réflexion, l'OCDE a récemment élaboré un document d'orientation donnant des informations et des conseils sur la façon de prendre en compte l'adaptation au changement climatique dans la coopération au développement. S'il revient aux pays partenaires de jouer un rôle moteur dans le cadre d'efforts visant à l'intégration et l'adaptation au changement climatique dans le développement, les agences d'aide ont, quant à elles, un rôle déterminant à jouer en soutenant ces efforts et en intégrant ces considérations dans leur propre organisation. Pour ce faire, les pays partenaires, ainsi que les donneurs, ont besoin d'orientations appropriées. Les objectifs de ce document d'orientation sont : expliciter les incidences du changement climatique sur les pratiques de développement et, par conséquent, la nécessité d'intégrer pleinement l'adaptation au changement climatique dans les politiques des agences d'aide et des pays partenaires, recenser les approches qui permettent d'intégrer l'adaptation climatique dans les politiques de développement aux niveaux national, sectoriel et des projets, en milieu urbain et rural, indiquer comment les donneurs peuvent concrètement soutenir les efforts des pays partenaires pour réduire leur vulnérabilité face à la variabilité au changement climatique. La prise en compte de l'adaptation au changement climatique à chacun de ces niveaux nécessite une analyse de l'architecture de gouvernance et des différentes étapes du cycle décisionnel afin de mettre en évidence les points d'entrée, où les considérations d'adaptation pourraient être intégrées. Au niveau national, les points d'entrée typiques pourront inclure la formulation des politiques, les plans de développement pluriannuels ou à long terme, les allocations budgétaires sectorielles, ainsi que les processus réglementaires, les points d'entrée seront très différents au niveau des projets sur le terrain où les considérations d'adaptation au changement climatique devront être prises en compte selon les éléments spécifiques au cycle du projet. Ahmed Saber