Le nouveau numéro de la revue "Bilatéral" éditée par AHK, la chambre algéro-allemande de commerce et d'industrie, a consacré tout un dossier sur l'industrie automobile en Algérie. Le dossier en question a mis en exergue l'offre et la demande au sein de ce marché très porteur, la progression du parc automobile et les nouvelles dispositions prises par le gouvernement. Dans le même dossier, il a été évoqué le succès de la voiture allemande et sa présence phare en Algérie, la voiture allemande est très prisée par les Algériens. Le document précise que l'Algérie est le deuxième marché africain, après l'Afrique du Sud, avec un parc automobile estimé à plus de 4 millions de véhicules. Le taux de motorisation y est de 71 véhicules pour 1 000 habitants. Bien que le parc automobile connaisse un rajeunissement sans précédent, l'âge moyen du parc reste cependant élevé : plus de 70% des véhicules ont plus de 10 ans. L'Algérie importe ainsi en moyenne 200 000 véhicules par an, ce qui représente environ 10% des importations globales du pays, soit 1,2 milliard USD par an. Selon les chiffres communiqués par l'Association des concessionnaires automobiles algériens (AC2A), 217 742 véhicules (tourisme, utilitaires, poids lourds) ont été importés en 2007 (+15,8% par rapport à 2006). En 2008, 260 000 véhicules ont été commercialisés par les concessionnaires. Pour le 1er trimestre 2009, les ventes auraient connu une progression de 17% par rapport à l'année 2008. Cependant, l'instauration de la taxe sur l'achat des véhicules neufs, en août 2008, ainsi que son augmentation, prévue dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2009, va sans aucun doute avoir un impact négatif sur les ventes de véhicules cette année. Les constructeurs européens se placent en haut du podium des ventes. Cependant, le marché automobile a vu apparaître ces dernières années un nombre croissant de nouvelles marques, notamment d'origine asiatique. Les constructeurs allemands sont tous représentés en Algérie. Ainsi pour la gamme des véhicules de tourisme, les marques du groupe VW (VW, Audi, Skoda et SEAT) sont représentées par Sovac, Mercedes Benz par GMS, BMW par Bavaria Motors Algérie et Opel par Diamal. Il convient de relever que le représentant de MAN, Maghreb Truck Company, dispose depuis 2003, de deux lignes de montage de véhicules à Alger. Par ailleurs, de nombreux équipementiers automobiles allemands sont également actifs en Algérie comme Bosch, Continental, Deutz, Voith Turbo et ZF qui a constitué une société mixte avec la Société vationale de véhicules industriels (SNVI) pour la fabrication de boîte à vitesse. Les Allemands ont sauvé leur production automobile L'industrie automobile est une branche clé de l'industrie allemande. Les recettes qu'elle engendre représentent un cinquième du chiffre d'affaires industriel total et contribuent à plus de la moitié à l'excédent de la balance commerciale. La crise économique et financière mondiale représente toutefois l'un des plus grands défis pour les fabricants et les fournisseurs d'automobiles allemands, les marchés de l'automobile ont subi presque simultanément, dans le monde entier, une chute libre. L'effondrement de la demande mondiale a touché essentiellement l'industrie automobile allemande dépendante de l'exportation ; trois sur quatre véhicules produits en Allemagne sont destinés à l'export. Mesuré au volume de production total le marché intérieur allemand de l'automobile correspond a peine à un cinquième du marché total. L'industrie automobile allemande a particulièrement subi les effets de cette crise en raison de son orientation vers l'export. Au cours du premier semestre 2009, l'exportation des voitures a diminué d'environ 35%. La production a reculé d'à peu près un quart. Les entreprises de l'industrie des véhicules utilitaires ont enregistré, depuis janvier 2009, un recul de plus de 60%. L'industrie automobile allemande a réagi rapidement et résolument à cet effondrement dramatique des ventes. Tous les instruments de flexibilisation ont été utilisés : l'arrêt de contrats de travail temporaire, la diminution des heures de travail du personnel et l'utilisation du travail à temps réduit dont la durée a été prolongée par le législateur dans deux étapes sur 18 et/ou 24 mois. Il s'agit d'adapter les capacités à la demande modifiée, d'assurer en même temps la liquidité ainsi que de pousser plus loin les investissements dans la recherche et le développement. Les entreprises de l'industrie automobile allemande ont pu augmenter leur part sur des marchés importants malgré l'environnement très difficile. Et ils se sont fixé comme objectif de sortir de la crise plus forts que leurs concurrents. Il est certain que l'industrie automobile restera, à l'avenir, la branche la plus importante de l'économie allemande. Aucune autre branche en Allemagne n'est aussi innovatrice. Rien qu'au cours de l'année dernière l'industrie automobile a investi environ 19 milliards d'euros dans la recherche et le développement, l'équivalent d'un tiers des investissements allemands dans la recherche. Chaque année, plus de 3 600 brevets viennent témoigner du succès de ces efforts. Les véhicules allemands haut de gamme sont la référence dans le monde entier pour les seuils de qualité de l'efficience de combustible, la sécurité, la technologie, le confort et le design. 80 % des véhicules haut de gamme vendus dans le monde entier sont des produits de fabricants allemands. En Allemagne, chaque deuxième véhicule produit ou exporté est un véhicule haut de gamme. Nassima Bensalem