La salle Atlas de Bab El-Oued abrite, depuis le 27 août dernier, des cérémonies colonelles de chants religieux, interprétés par des troupes venues aussi bien des villes de l'intérieur du pays que de l'étranger. Rénovée entièrement avec une façade qui a défiguré le quartier populaire de Bab El-Oued, la salle Atlas, ou l'ex Majestic, n'accueille que ce genre de chant, une première pour cette espace situé tout près de la grande mosquée de ce quartier de l'ancien alger. C'est l'Office national de la culture et de l'information, (ONCI) qui a concocté ce programme largement qui semble être une suite logique de la prière surérogatoire. Depuis déjà le sixième jour du ramadhan, date de l'ouverture de ces rendez-vous mystiques, bien des troupes qui étaient venues entre autre de Béchar, Oued Souf, Mostaganem, Sétif, M'sila avaient défilé dans cette salle. C'était au Maroc que l'honneur a été donné la semaine dernière, pour ouvrir le cycle de ces chants religieux venus d'ailleurs avec la troupe dirigée par le cheikh Hadj Mohamed Bajdoub. Un spectacle extraordinaire a été donné ce vendredi par une troupe qui était venue de Chine, un pays multiethnique et plurireligieux, comptant plus de 10 millions de musulmans. Comme dans les procession des soufis, vénérateur de Dieu, l'Unique, ce spectacle accompagné de chants et de gestes pieux et solennelles illustrait comment les habitants de ce pays lointain vivent leur religion. L'évènement très attendu et sans conteste le spectacle prévu ce vendredi et qui sera animé par la célèbre troupe de Turquie, les derwiches de la ville de Konyia. Exceptionnelle cette troupe soufie, connue dans le monde entier, programmée pour le vendredi 11 septembre, correspondant au vingt-et-unième jour du mois de Ramadhan. Originaire de Konya, la ville où a été fondée la confrérie soufie des Mevlevi, cette troupe de derviches tourneurs présentera le sema, une cérémonie religieuse dansée dont l'origine est attribuée au sage et poète mystique Mevlana Jalaleddin Rumi (1207-1273). Cette danse extatique permet au derviche d'accéder à un état de communion avec Dieu. Chaque détail du rituel est empreint de symbolisque : le manteau sombre dont les danseurs se dépouillent avant d'entrer en mouvement représente l'enveloppe matérielle à laquelle l'homme renonce avant de s'unir à Dieu ; les larges robes blanches évoquent le suaire et les toques coniques, le sépulcre. La tête légèrement penchée vers la droite, la main droite levée vers le ciel, la gauche tournée vers la terre, les danseurs exécutent un mouvement giratoire lent pouvant évoquer celui des planètes. Associés à la danse, le chant et la musique tiennent une place essentielle dans le rituel mevlevi. Par la conjugaison du souffle et des mouvements corporels le zikr (invocation du Nom divin) est censé mener les derviches à l'extase. Quant aux instruments, à côté du kanun (cithare), du tanbur (luth) et du bendir (tambour sur cadre), les deux plus emblématiques du soufisme turc sont le ney, flûte de roseau dont le son épuré évoque le chant de l'âme, et le tanbûr, luth au long manche dont seuls les Turcs ont conservé l'usage. D'autres troupes étrangères sont également attendu ou sont passé déjà à l'exemple de la troupe tunisienne dirigée par le cheikh Ziad Gharsa, passée samedi, la troupe syrienne que dirige le cheikh, Noureddine Kourchd est attendue pour mercredi 9 septembre, la soirée du 12 septembre verra la participation de trois troupes respectivement venues du Liban, d'Egypte et de Turquie. Les dernières représentations de ce mois de Ramadhan à la salle Atlas seront animées par des troupes algériennes de chants religieux. C'est ainsi que le 16 septembre est programmée la troupe Toulatiyat, El Bourda de Sétif. La soirée du vingt septième jour du mois de Ramadhan, le jeudi 17 septembre, est réservée à la troupe Inchad, Badr El Houda de Biskra. Le billet d'entrée coûte 100 DA. Yasmine Ben