Docteur Abderrahmane Mebtoul * Les décisions prises par l'Opep, lors des dernières réunion de baisser sa production de pétrole de 520 000 barils par jour de 1,5 millions de barils jour et lors de la réunion du 15 décembre 2008 à Oran de 2,2 millions de barils jours soit 4,2 millions de barils jours depuis le début de l'année 2008 pour les pays OPEP, (occasionnant par là un manque à gagner pour l'Algérie d'environ 5 milliards de dollars), ont certes permis de stabiliser les prix mais n'ont pas eu les effets prévus d'un cours de 80/90 dollars devant raisonner à prix constants pour un euro entre 1,28/1,30 dollar, un cours de 70 dollars au cours actuel du dollar équivaut à environ 60/62 dollar par rapport au 01 janvier 2009 et moins de 37 dollars par rapport à l'année 2000. Car , l'histoire pétrolière mondiale nous enseigne que si en temps normal les interventions de l'Opep pour maintenir les cours connaissent un certain succès, ce n'est pas le cas en temps de crise(1). 1. Raison fondamentale : la décroissance de l'économie mondiale Le directeur général du FMI vient d'affirmer que la crise mondiale est sans pareil et que la reprise sera lente avec une prévision de la CNUCED début septembre 2009 de 1,8% contre une régression de 2,5% en 2009, d'autres organismes internationaux ne devant pas dépasser 1/0,5%, devant assister donc une stabilisation pour 2010 du fait de l'ampleur du chômage qui connaitra un niveau inégalée malgré l'importance des dépenses publiques et l'envolée des déficits budgétaires. Car il faut savoir qu'un taux de croissance se calcule par rapport à la période antérieure et une croissance après à un taux négatif de l'année précédente donne toujours un taux faible. Comme après une grave maladie , la convalescence durera de longues années, au minimum jusqu'en 2013/2014 si les thérapeutiques s'avèrent efficaces et donc qu'une légère reprise soit effective début 2011, pour que l'économie mondiale retrouve son ancien niveau . Or c'est un élément déterminant de la demande d'hydrocarbures. Aussi, il faut être attentif à l'évolution de l'économie mondiale et surtout américaine qui est le premier importateur d'hydrocarbures et reste la locomotive de l'économie mondiale avec un produit intérieur brut- PIB- trois fois plus que le second du classement mondial, le Japon. La contraction pour 2009 a touché tous les pays sans exception pays développés et pays émergents. La contraction de l'économie américaine sera plus sévère que prévu et le redémarrage de l'activité sera très lent d'autant plus que la reprise de l'économie mondiale est tributaire de la reprise aux Etats-Unis première puissance économique mondiale et de l'Europe et non pas des pays émergents, décroissance de la Russie , de l'Inde du Brésil , de la Chine du moins à court terme, le PIB chinois étant en valeur seulement équivalant à celui de l'Allemagne D'ailleurs la Banque mondiale vient de revoir à la baisse le taux de croissance chinois le situant à environ 7%,et les autorités chinoises l'estimant à 7,5% (loin des 11/12% des années passées) en précisant que la Banque centrale chinoise dans sa note de conjoncture de juillet 2009 a prévu un retour de l'inflation au deuxième semestre et une croissance de 7,9% au deuxième trimestre, contre 6,1% au premier, loin du minimum nécessaire pour maintenir la cohésion sociale 8/9%. Dans une contribution en date du 03 septembre 2009, le quotidien français les Echos signé par Yann ROUSSEAU son correspondant à Pékin parlent d'illusions chinoises qui auraient trompé bon nombre d'experts y compris le FMI, qui misaient sur la Chine comme fer de lance de la relance de l'économie mondiale, je cite : " dans la panique, le pouvoir communiste a choisi une relance quantitative plutôt que qualitative. Plutôt que de profiter de la crise pour activer un rééquilibrage de sa croissance trop dépendante des exportations, le gouvernement a préféré geler l'appréciation du yuan et renouer avec ses vieilles recettes de relance par l'investissement public, louées pour leur efficacité à court terme. Les grands groupes d'Etat, inondés de liquidités, ont accru leur pouvoir et repris leur course à la surcapacité quand les entreprises privées se retrouvaient, elles, abandonnées dans la crise. A la fin de l'année 2009, le gouvernement chinois pourra célébrer une hausse de PIB éclatante, qui rapproche le pays de la place de seconde puissance économique mondiale, mais il se retrouvera, dans le même temps, confronté à une croissance plus déséquilibrée que jamais. Si les exportations de marchandises " made in China " ne retrouvent pas en 2010 leur dynamisme passé, Pékin sera contraint d'envisager un nouveau plan de relance ou devra, enfin, se résoudre à s'attaquer aux complexes réformes sociale et monétaire dont le pays a urgemment besoin ".Autre pays émergent l'Inde, la croissance devrait ralentir pour ressortir à 7,1% en 2009 son niveau le plus bas en près de six ans, contre 9,0% l'année précédente, selon l'estimation officielle du gouvernement indien le 10 février 2009. La Russie malgré ses réserves de pétrole et de gaz (premier producteur mondial de pétrole et de gaz) et des dévaluations successives du rouble, est rentrée en récession en 2009 contre un taux de croissance supérieur à 5/7% entre 2007/ 2008. Le président russe Dmitri Medvedev a demandé le 17 février 2009 à l'ensemble de l'administration russe de préparer des propositions des coupes dans les dépense, je le cite" La situation économique n'est pas simple et nous devons réfléchir aux dépenses de l'Etat à tous les niveaux afin de contenir le déficit budgétaire estimé à 8% du PIB ", lors d'une rencontre avec des membres de la chambre haute du Parlement russe, cité par l'agence officielle russe Interfax début février 2009. Analyse reprise le 27 février 2009 par le premier ministre russe Vladimir Poutine pour qui la crise économique mondiale n'avait pas encore atteint son pic et qu'elle ne serait vraisemblablement pas de courte durée, inquiétude qui explique la présence de la Russie tant qu'observateurs au niveau de l'OPEP, bien q'ayant déclaré officiellement qu'il n'est pas question qu'elle intègre l'OPEP. Quant aux pays du Moyen Orient, les pays du Golfe ont perdu en sous capitalisation plus de 2500 milliards de dollars dont plus de 500 milliards de dollars en pertes sèches. Un exemple frappant, des projets de construction totalisant 582 milliards de dollars ont été gelés depuis le début février 2009 aux Emirats arabes unis. * Professeur d'Université Economiste (conseiller des Ministères d e l'Energie 1974/1980-1990/81995-2000/2005) Expert International A suivre....