Inquiets pour la saison, les tour-opérateurs cherchent à rassurer leurs clients en proposant depuis la rentrée des assurances d'annulation de voyage en cas de grippe A. Elles se généralisent. Les assurances d'annulation de voyage en cas de grippe A sont le nouvel argument de la rentrée des tour-opérateurs inquiets. Hier, Thomas Cook a annoncé le lancement d'une nouvelle option à partir du 14 septembre : pour 10 euros, en plus de l'assurance multirisques Mondial Assistance, les clients grippés pourront annuler leur voyage jusqu'au jour du départ avec une franchise de 30 à 150 euros ou être pris en charge sur leur lieu de vacances. Pour le même prix (10 euros en plus d'une assurance annulation classique), TUI France propose de rembourser (avec une franchise) un voyage dans les sept jours précédent un départ en cas de grippe A. Nouvelles Frontières, Voyageurs du Monde, TourCom, Look Voyages, Nouvelles Frontières, Marmara, Odalys… Un à un, tous les voyagistes prennent des dispositions pour couvrir le risque d'une pandémie de grippe A. "En règle générale, les contrats excluent les cas de force majeure, pandémies et catastrophes naturelles, car l'équation économique n'est plus maîtrisable", explique Didier Lebret, membre du comité exécutif de Mondial Assistance. Aux Etats-Unis, l'assureur a pourtant adapté son offre au début de l'été. Il s'y met maintenant en France en proposant donc, en option, un complément de prime pour couvrir le risque de grippe A. "Le but n'est pas de gagner de l'argent, assure Didier Lebret. Au contraire, nous prenons un risque avec nos clients pour soutenir l'industrie du voyage." Même écho chez TUI France. "Pour nous, la marge est nulle", affirme Pascal Boyer, directeur commercial, pour qui 30 à 40 % des clients pourraient souscrire l'assurance spéciale garantie grippe A. "Ce n'est pas un argument commercial, c'est plus un moyen de rassurer nos clients, insiste Jérôme Maton, directeur général délégué en charge du réseau d'agences Thomas Cook France. Cette prime d'assurance ne sera d'ailleurs pas commissionnée, ce qui n'est pas habituel." "Les agents de voyages ont l'obligation légale de proposer des assurances annulation et assistance rapatriement, rappelle Jean-Marc Rozé, secrétaire général du Syndicat national des agences de voyages (Snav). Chez Fram et au Club Med, par exemple, le risque de pandémie était déjà inclus. Mais ce n'est pas le cas général." Le Snav a donc réuni le 2 septembre les représentants des assureurs du tourisme (Présence Assistance, Mondial Assistance, Europ Assistance, L'Européenne d'assurances, Mutuaide Assistance…), de réseaux d'agences (TourCom, Carlson Wagonlit…) et de tour-opérateurs, pour faire un point sur la couverture du risque de grippe A. "En une semaine, pratiquement tous les tour-opérateurs ont renégocié avec leurs compagnies d'assurances pour inclure ce risque de pandémie dans leurs contrats", constate Jean-Marc Rozé. Si la marge sur ces complémentaires de l'ordre de 10 euros est quasi nulle pour les voyagistes, l'enjeu, pour eux, est pourtant crucial. La hantise des professionnels - les agents de voyages comme les assureurs - est de rater la saison, faute d'avoir su rassurer leurs clients. M.K