Les menaces croissantes sur les ressources en eau et la pêche en Méditerranée doivent être affrontées de façon "urgente" et coordonnée, ont estimé, lundi, treize pays de la région réunis à Saragosse, en Espagne, pour la 7ème conférence des ministres de l'Agriculture et de la Pêche des pays membres du Centre international de Hautes études agronomiques méditerranéennes (CIHEAM). Le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Smail Mimoune, qui a pris part à cette rencontre, a plaidé pour le renforcement de la coopération en vue de favoriser une gestion durable des activités de production des pêches maritimes et d'aquaculture en Méditerranée. Le ministre a insisté sur l'importance de rendre effective cette gestion par un renforcement de la coopération mais aussi de l'assistance pour le développement des capacités techniques, l'amélioration des dispositifs juridiques et institutionnels de gestion à travers l'intégration de considérations relatives à l'écosystème marin. Pour le ministre algérien, ces préoccupations doivent tenir compte des spécificités inhérentes aux aspects d'ordre " géomorphologiques du plateau continental, sociologique et culturel". Organisée par le CIHEAM, un organisme intergouvernemental regroupant 13 pays des deux rives de la Méditerranée, cette rencontre annuelle se propose d'examiner la gestion et la conservation des ressources halieutiques ainsi que la gestion durable des ressources hydriques dans l'agriculture. Elle se veut également un instrument de coopération dans la recherche de solutions à des problèmes communs aux pays membres. Le ministre a, par ailleurs, souligné que : "c'est justement autour de ces principales préoccupations que devrait se renforcer l'intervention du CIHEAM pour contribuer davantage au développement durable des activités de production des pêches maritimes et d'aquaculture dans notre région". Smail Mimoune a souligné également les dispositifs engagés en Algérie ces dernières années pour le développement des activités de la pêche et de l'aquaculture ainsi que la modernisation de l'outil de production, le développement des structures de soutien à terre et l'émergence d'une aquaculture marine et d'eau douce. Le ministre a rappelé que ce processus de développement a été, parallèlement, encadré par la loi sur la pêche et l'aquaculture de 2001, dont les principes et fondements, se sont largement inspirés des instruments internationaux en la matière et, notamment, du Code de conduite pour une pêche responsable. Dans ce contexte, Smail Mimoune a cité une série de dispositifs pris par son secteur visant à mieux organiser l'exploitation des ressources halieutiques, ainsi que l'ensemble des mesures de soutien et d'aide de l'Etat en vue de développer une activité aquacole durable, dont les efforts consentis dans ce domaine commencent à enregistrer des résultats prometteurs sur le terrain. Il faut notamment mettre en place des politiques visant à économiser l'eau, mieux gérer les stocks de poissons et développer l'aquaculture, ont estimé ces pays membres du Centre international des hautes études agronomiques méditerranéennes. Les membres du CIHEAM ont par ailleurs appuyé une demande espagnole d'inscrire le régime dit "méditerranéen", ou "crétois", au "patrimoine culturel immatériel de l'humanité". Au niveau des stocks de poissons, en rapide diminution en Méditerranée, comme par exemple le thon rouge, les pays du CIHEAM prônent des analyses "objectives", une "harmonisation" des règlements et une "aquaculture de qualité". La répression contre la pêche illégale doit par ailleurs être "équitable" dans toute la région, estime-t-on. A noter enfin que le CIHEAM a été créé en 1962 pour alimenter la recherche et la coopération en Méditerranée face aux défis posés par la raréfaction des ressources hydriques et halieutiques. L'Algérie fait partie des pays membres aux côtés de l'Albanie, l'Egypte, l'Espagne, la France, la Grèce, l'Italie, le Liban, Malte, le Maroc, le Portugal, la Tunisie et la Turquie.