Les pays en développement peuvent se replacer sur des trajectoires plus sobres en carbone, en continuant de promouvoir leur développement et de réduire la pauvreté à condition, toutefois, qu'ils reçoivent une aide financière et technique des pays à revenu élevé, est-il noté dans un nouveau rapport de la Banque mondiale publié aujourd'hui. Les pays à revenu élevé doivent, quant à eux, agir sans tarder pour réduire leur empreinte carbone et stimuler le développement de sources d'énergie différentes dans le cadre des efforts déployés pour faire face au changement climatique. Si les pays développés passent immédiatement à l'action, il sera possible de créer les conditions d'un monde " intelligent sur le plan climatique " et le coût des mesures nécessaires pour y parvenir sera élevé mais gérable. L'une des mesures essentielles, à cette fin, consistera à accroître considérablement les financements au titre de l'atténuation dans les pays en développement où les émissions augmenteront le plus à l'avenir. Les pays en développement sont particulièrement vulnérables au changement climatique dont ils subiront la majeure partie des dommages. Une grande partie de leur population vit dans des sites géographiques exposés et dans des conditions économiques précaires, et leurs capacités financières et institutionnelles d'adaptation sont limitées, explique le rapport. Les responsables de l'action publique dans certains pays en développement notent déjà qu'il leur faut réaffecter une part croissante de leur budget de développement à des interventions provoquées par des situations d'urgence d'origine climatique. Pourtant, 1,6 milliard de personnes n'ont pas l'électricité dans le monde en développement et les pays en développement, dont les émissions moyennes par habitant ne sont qu'une fraction de celles des pays à revenu élevé, doivent développer considérablement leurs systèmes énergétiques, urbains et des transports ainsi que leur production agricole. Une expansion de ces systèmes, notamment énergétiques, ayant recours à des technologies à forte intensité de carbone produira davantage de gaz à effet de serre et intensifiera encore plus le changement climatique. Le rapport fait toutefois valoir que l'application de technologies sobres en carbone et de meilleures pratiques actuelles pourraient abaisser fortement la consommation d'énergie et, partant, permettre de réaliser des économies. Les pays en développement, en particulier, les plus pauvres et les plus exposés, auront besoin d'une aide pour s'adapter aux changements climatiques. La crise financière actuelle ne justifie pas une relégation au second plan des questions climatiques, explique le rapport. Si les crises financières peuvent entraîner de profondes difficultés et réduire la croissance à court ou moyen terme, elles durent rarement plus de quelques années. La menace que pose le réchauffement de la planète est bien plus grave et permanente. Le réchauffement climatique accroît encore la complexité de la problématique du développement, alors même qu'une personne sur quatre a moins de 1,25 dollar par jour pour vivre et que plus d'un milliard d'être humains n'ont pas suffisamment à manger pour répondre à leurs besoins nutritionnels essentiels quotidiens. Le Cadre stratégique de la Banque mondiale pour le développement et le changement climatique met l'accent sur l'inclusion des initiatives d'atténuation et d'adaptation dans le cadre des opérations de financement de l'institution, tout en reconnaissant que les pays en développement doivent promouvoir leur croissance économique et réduire la pauvreté. Le nombre d'études financées par la Banque mondiale dans le but d'aider les pays clients à planifier et à mettre en œuvre des stratégies de croissance sobres en carbone augmente aussi, et les financements au titre de l'énergie du groupe de la Banque privilégient de plus en plus les énergies renouvelables et les projets de rendement énergétique. Synthèse Ouzna Mesroua