Par B. Chellali Le ballet diplomatique déployé depuis quelques semaines par les Etats-Unis et l'Egypte en vue d'amener le gouvernement israélien à revoir son agenda concernant le gel de la colonisation en Cisjordanie occupée et à Jérusalem, a tout simplement entériné un état des choses toujours en faveur de l'occupant. Une problématique que la communauté internationale s'avoue impuissante à résoudre. La résurgence de la politique de force et d'expansion d'Israël, dans la région en est aujourd'hui l'illustration la plus dramatique. Les motivations et les finalités de cette politique d'agression ne peuvent que " vicier " les règles du jeu au Moyen-Orient. Prévisible et encore moins surprenant, Netanyahu, le Premier ministre israélien, immuable sur cette question de la colonisation, se dresse en véritable obstacle à la paix au Proche-Orient. En poursuivant la construction dans les territoires occupés, il met en exergue un statu quo de persécutions, d'invasion, d'expulsions et d'oppression à l'égard du peuple palestinien et ce, pour des considérations de politique interne, préalable à la survie de son gouvernement. Les marges de manœuvre de la diplomatie internationale se trouvent de fait totalement réduites. A ce sujet, la position du président américain, Barack Obama est décisive. En émettant certaines critiques sur la poursuite de la colonisation, il a transmis un message aux dirigeants israéliens à reconsidérer leur politique. La modification de la position et de l'engagement traditionnel des Etats-Unis envers Israël, suscite une exacerbation des rapports entre les deux pays et ce, au moment même où la nouvelle administration d'Obama cherche à rassurer le monde arabe au sujet de sa politique internationale. Dans le Moyen-Orient, hélas ! sévit l'incompréhension, souffle l'intolérance et persiste la tension. Depuis cinq décennies, les semences du sionisme s'accumulent et l'ensemble de la communauté internationale est toujours impuissant devant un problème humain particulièrement angoissant. Et même le monde arabe continue d'accumuler les erreurs et les échecs, la loyauté et la volonté de se déterminer en fonction de la réalité de ce conflit demeurent entre les mains des dirigeants arabes, qui devraient s'exprimer avec plus de "courage " sur les déraisons d'Israël qui bloque les résolutions de l'ONU et toutes les initiatives de paix, enfermant le conflit dans une sorte de dialectique du désespoir. Et pourtant, l'agenda d'Obama nourrit certaines idées et conceptions qui laissent croire qu'il est en mesure d'amener Israël à faire les concessions nécessaires concernant le gel des constructions dans les territoires occupés, préalable à des négociations de paix d'ensemble Dans quelles conditions ? Y a-t-il réellement une possibilité de convaincre l'Etat sioniste de faire les petits pas suggérés par Obama ? C'est à voir ! Car il n' y a pas d'histoire unique de l'évolution du conflit israélo-palestinien. Il y en a deux. La réalité israélienne parle de sionisme comme mouvement. La réalité palestinienne parle de paix pacifique. Et seule la prise de conscience et les concessions de l'autre camp peuvent changer la nature du conflit. A condition que cela résulte de l'autodétermination des Palestiniens et que l'intégrité d'un Etat palestinien soit garantie par la communauté internationale.