Le Venezuela accueillira 66 chefs d'Etat qui participeront au 2e sommet entre l'Afrique et l'Amérique du Sud, prévu du 26 au 27 septembre prochain sur l'île de Margarita, un site touristique situé dans le nord-est du pays. Ce sommet incarne la multipolarité cherchant à sauver l'identité et l'histoire des populations pauvres, a déclaré le président vénézuélien Hugo Chavez, lors de son émission radiodiffusée hebdomadaire "Alo Presidente". Ce rendez-vous portera, entre autres, sur "la question stratégique du rapprochement" entre l'Union africaine (UA) et l'Union des nations sud-américaines (Unasur), la sécurité alimentaire, la disponibilité des médicaments, la crise énergétique, ainsi que le problème financier. M. Chavez, qui co-présidera le sommet avec son homologue équatorien Rafael Correa, président par intérim de l'Unasur, devra présenter plusieurs propositions sur le renforcement de la coordination entre les membres de l'Unasur et l'UA. Parmi ces recommandations figureront notamment la création d'une banque pour l'Amérique latine et l'Afrique et la mise en service d'une monnaie unique pour les échanges commerciaux Sud-Sud. De plus, le président Chavez cherche à établir un système d'enseignement réunissant les universités et instituts des deux régions. Selon le chef de l'Etat vénézuélien, les dirigeants de plus de 20 pays africains ont confirmé leur participation à ce sommet, en particulier le leader libyen Mouammar Kadhafi, qui ne s'est jamais rendu sur le continent américain. Mouammar Kadhafi, président en exercice de l'UA, se rendra au Venezuela depuis New York après sa participation au débat annuel de l'Assemblée générale de l'ONU. Au début de la semaine, Reinaldo Bolivar, un haut responsable du ministère vénézuélien des Affaires étrangères, avait déploré le manque de lignes maritimes et aériennes reliant l'Afrique à l'Amérique, le Brésil et l'Argentine n'opérant des vols que vers quatre pays africains. "Cela entrave en fait tout développement commercial entre les deux régions, caractérisées par leurs ressources naturelles et richesses énergétiques", a déclaré M. Bolivar, ajoutant que le sommet constituait le forum idéal pour faire évoluer cette situation. "Nous sommes d'accord pour que ce sommet ne soit pas simplement un sommet de plus où l'on prononce des discours et où l'on signe des documents préparés à l'avance qui n'ont aucun impact sur la réalité de nos peuples", avait souligné M. Chavez, lors de sa visite début septembre en Algérie. Le premier sommet Amérique du Sud-Afrique avait été organisé à Abuja, au Nigeria, en novembre 2006. Les deux blocs y avaient convenu d'explorer les opportunités de coopération, d'élaborer des projets conjoints et de créer des institutions à cet effet.