La sécheresse, les conflits et les déplacements de populations aggravent l'insécurité alimentaire dans la Corne de l'Afrique, notamment en Somalie, selon un communiqué publié lundi par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Par ailleurs, de mauvaises récoltes dues à une faible pluviosité alliées aux conséquences du phénomène climatique El Nino risquent d'exposer des millions de personnes supplémentaires à des pénuries alimentaires cette année en Afrique orientale. La baisse des récoltes de l'Ouganda à l'Ethiopie en passant par le Kenya et la Tranzanie risque d'augmenter encore le nombre de personnes - qui sont aujourd'hui près de 20 millions - dépendant d'une aide alimentaire, dit le rapport. Cette situation risque d'être aggravée par El Nino qui, vers la fin de l'année, provoque de fortes pluies entraînant des inondations, des glissements de terrain, des destructions de récoltes et d'infrastructures et la perte de bétail. La situation alimentaire est alarmante en Somalie, déchirée par un conflit et où la moitié environ de la population, estimée à 3,6 millions de personnes, a besoin d'une aide urgente, écrit la FAO. Parmi ces personnes en détresse, 1,4 million sont des ruraux affectés par une grave sécheresse et 1,3 million sont des personnes déplacées en raison des violences. En Ethiopie, la deuxième récolte de la saison a été très faible, ce qui risque de porter de 1,3 million à 6,2 millions le nombre de personnes ayant besoin d'une aide d'urgence. Au Kenya, la récolte de maïs, qui représente 80% de la production annuelle de céréales, ne devrait pas dépasser cette année 1,84 million de tonnes, soit 28% de moins que d'habitude. L'Ouganda enregistre pour sa part sa quatrième année consécutive de mauvaises récoltes et dans la région nord d'Acholi, dévastée par des années d'affrontements entre l'armée et les rebelles de l'Armée de Résistance du Seigneur, les récoltes ne devraient atteindre que la moitié de leurs niveaux habituels.Aussi, près de 20 millions de personnes dépendent actuellement de l'aide alimentaire et ce nombre pourrait s'accroître, car la faim menace notamment les agriculteurs, les éleveurs de bétail et les citadins ayant de faibles revenus, selon la FAO. Les effets du phénomène climatique El Niño, qui provoquent habituellement des pluies torrentielles vers la fin de l'année, pourraient aggraver la situation: inondations et torrents de boue pourraient dévaster les cultures et entraîner des pertes de bétail et les dégâts aux habitations et aux infrastructures. On s'attend à une détérioration de la sécurité alimentaire générale en raison de la faiblesse du pouvoir d'achat des ménages. Du côté des éleveurs, le manque de pâturages a aggravé les conditions du bétail et réduit les perspectives du marché. A Khartoum, au Soudan, les prix du sorgo en juin 2009 avaient plus que doublé par rapport à juin 2007. De même, à Mogadiscio, en Somalie, les prix, bien qu'ayant baissé depuis la mi-2008, restent supérieurs à leur niveau d';il y a deux ans. On s'attend à une détérioration de la sécurité alimentaire générale en raison de la faiblesse du pouvoir d'achat des ménages. Du côté des éleveurs, le manque de pâturages a aggravé les conditions du bétail et réduit les perspectives du marché. Cela a affecté leurs revenus et leur accès aux cultures vivrières. Les taux de reproduction du bétail ont souffert du faible niveau des précipitations depuis 2007, ce qui a entravé la réhabilitation de la filière et aggravé l'insécurité alimentaire à plus long terme. En Ethiopie, la production de la deuxième récolte de saison "belg" est également estimée à des niveaux inférieurs à la moyenne. La faiblesse des pluies a entraîné des pertes de bétail qui ont atteint parfois des pics de l'ordre de 75% dans les zones les plus durement touchées.