Marqués par d'importantes fluctuations depuis le début de l'année, les cours du brut devraient retrouver une certaine stabilité en cette fin d'année. Ainsi, le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, a affirmé, jeudi en marge de la présentation du programme d'approvisionnement du marché national en gaz 2009-2018, que les cours de pétrole, qui évoluent actuellement autour des 70 dollars, "ne vont pas connaître de grands changements" d'ici fin 2009. "Je ne pense pas que les cours de pétrole vont connaître de grands changements d'ici fin 2009", a déclaré M. Khelil à la presse. Le ministre n'a, toutefois, pas écarté un rebond des cours en 2010 si l'économie mondiale se redressait. "Si l'économie mondiale s'améliore en 2010, les prix vont repartir à la hausse", a ajouté le ministre qui a écarté, cependant, une hausse jusqu'à 100 dollars pour l'année prochaine en raison de la persistance des inquiétudes sur une reprise économique mondiale. Selon M. Khelil, le défi de l'Opep reste la discipline dans le respect des quotas de production fixés à Oran. "Le défi de l'Opep reste la discipline. Plus on est discipliné plus les stocks (mondiaux de brut) baisseront, plus les prix se renforceront", a-t-il expliqué en appelant les pays non membres de l'Opep "à prendre leur responsabilité" en contribuant à la baisse de ces stocks. L'Opep, qui fournit près de 40% du brut mondial, s'est fixée comme objectif principal de ramener sa production à 24,84 millions de barils par jour (mbj) valable pour 11 des 12 Etats membres de l'Opep, l'Irak étant dispensé du système des quotas. Du point de vue marché, les prix du pétrole prolongeaient leur chute hier à l'ouverture des échanges à New York, la baisse surprise des commandes de biens durables aux Etats-Unis rappelant aux opérateurs la faiblesse de l'économie, et donc de la demande. Vers 13H10 GMT/15h10 HEC, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en novembre s'échangeait à 65,65 dollars, en baisse de 24 cents par rapport à la clôture de jeudi. Il avait déjà plongé de 5,87 dollars sur les deux séances précédentes, soit plus de 8%. "Il semble que les opérateurs baissiers ont pris le contrôle du marché pétrolier", a jugé Phil Flynn, de PFG Best Research. "Le marché est sous forte pression et il semble qu'il n'y a pas grand chose pour faire monter les prix." Comme la veille, les prix étaient entraînés à la baisse par un indicateur moins bon qu'attendu aux Etats-Unis, où les commandes de biens durables ont baissé contre toute attente en août, de 2,4% par rapport à juillet. Cette statistique rappelait aux investisseurs que si l'activité montre des signes de reprise, elle reste bien faible, signe que la demande de produits pétroliers pourrait ne pas redémarrer aussi rapidement et vigoureusement que ne l'espéraient certains opérateurs. Pour M. Flynn, maintenant que l'économie semble montrer des signes d'amélioration, le marché se base désormais plus sur le rapport entre l'offre et la demande que sur les espoirs de reprise économique. Côté offre, les statistiques hebdomadaires du département américain de l'Energie sur les réserves pétrolières du pays ont montré une progression spectaculaire des stocks, la semaine dernière. Ceux de brut ont notamment monté à la surprise du marché, et ceux des produits distillés, qui comprennent le fioul de chauffage et sont donc de plus en plus surveillés à l'approche de l'hiver en Amérique du Nord, ont progressé à leur plus haut niveau depuis 26 ans. S.G.