Depuis 2002, les autorités algériennes ont engagé un ambitieux programme de réforme du système de santé, l'objectif étant d'améliorer les conditions d'hospitalisation et l'accessibilité aux soins au plus grand nombre de malades et sur l'ensemble du territoire national. Des efforts importants ont également porté sur la mise à niveau technique : dispositif d'achats de matériels et d'équipements médicaux. Selon les importateurs, les budgets de fonctionnement alloués aux hôpitaux ont fortement progressé (environ 50% en 2008 par rapport à 2007). En augmentation de près de 25% par rapport à 2008, le budget alloué au fonctionnement du système de santé par la loi de finances complémentaire 2009 est équivalent à environ 1,5 Md EUR. A noter que le secteur des équipements médicaux représente, selon les sources douanières disponibles, un marché de l'ordre de 243 M USD en 2008, avec un taux de couverture par les importations supérieur à 95%. Les pouvoirs publics algériens ont même annoncé la création d'une centaine d'hôpitaux et de polycliniques dispensaires à moyen terme. Par ailleurs, les spécialistes algériens des équipements médicaux estiment le parc algérien rénové à hauteur seulement de 10 à 20%. Les besoins sont donc nombreux et croissants en matière d'équipements et matériels médicaux en Algérie. Selon une enquête menée par l'Agence française pour le développement des entreprises (UbiFrance) sur les réformes du système de santé algérien, il a été constaté qu'en débit de ces réformes engagées certains secteurs sont véritablement " orphelins ", à l'instar du secteur des urgences, insuffisamment efficace, de l'hygiène hospitalière, de la collecte et du traitement des déchets hospitaliers. La blanchisserie et la restauration hospitalières sont également des secteurs très peu exploités. Les autorités algériennes se sont donnés comme priorité la médecine de pointe, à l'image de la neurochirurgie-radiochirurgie, de la neuroangiographie interventionnelle ou de la radiothérapie. Ces derniers sont également concernés par des marchés aussi différents que l'imagerie médicale, secteur innovant obligeant au renouvellement rapide des équipements, la chirurgie dentaire, la médecine du travail ou encore l'ophtalmologie, qui constitue un secteur en plein essor dans la sphère publique comme privée. Ladite enquête révèle que la couverture en lits d'hospitalisation est en diminution depuis une dizaine d'années et se situe, aujourd'hui, à 1,88 pour 1 000 habitants. Chaque infrastructure hospitalière dispose d'un seul service d'urgence. Les infrastructures hospitalières ne sont pas en totalité fonctionnelles à cause d'un équipement à l'arrêt dû, notamment, à un manque de pièces de rechange pour sa maintenance. Concernant les projets du secteur public, les perspectives sont nombreuses. Trois pôles d'excellence santé sont en projet à Blida (institut pour le rein), à Oran (institut pour le cancer) et à Alger (institut pour le coeur). Par ailleurs, la création de nouveaux hôpitaux est également inscrite au programme des autorités algériennes, avec un accent mis sur la gériatrie, la cancérologie et les soins mère/enfant. L'Algérie compte environ 165 cliniques privées, incluant des centres d'hémodialyse. Signe d'un marché en émergence, les cliniques privées algériennes se révèlent être d'une grande hétérogénéité tant sur le plan de la qualité de la prise en charge médicale, que de la gestion. A noter que la plus forte concentration de cliniques se trouve à Oran, ville pionnière en matière d'hospitalisation privée (plus de 23 cliniques opérationnelles). Généralement considéré comme un marché porteur, l'image du secteur médical privé algérien est néanmoins contrastée par son manque de visibilité à long terme et sa fragilité financière. L'enquête fait remarquer, en revanche, qu'un besoin crucial demeure la formation. En effet, la formation des praticiens, d'ingénieurs et de techniciens au fonctionnement des équipements importés est nécessaire. Ceci est particulièrement sensible en imagerie médicale. L'offre de la formation comme de la maintenance, en sus des équipements, peut ouvrir des opportunités commerciales. Samira H.