Jacques Diouf, directeur général de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a appelé samedi les peuples de "l'Afrique et l'Amérique du Sud à se battre pour améliorer les conditions de vie dans le monde, et en particulier pour lutter contre la pauvreté".M. Diouf, qui se trouve actuellement à Porlamar, principale ville sur l'île de Margarita, au Venezuela, pour le 2ème sommet Amerique du Sud-Afrique (ASA), a souligné la nécessité de doubler la production alimentaire mondiale. Cette initiative nécessite l'effort conjoint, a indique le directeur général de la FAO, tout en notant que le nombre d'affamés dans le monde a augmenté et que les projections indiquent que d'ici 2050 la population mondiale passera de 6.500 millions à 9.200 millions de personnes. Selon lui, cette deuxième réunion des chefs d'Etat et de gouvernement d'Afrique et d'Amérique du Sud doit discuter des initiatives, des actions ou des stratégies pour augmenter la productivité alimentaire dans les petits pays des deux régions. Il a également annoncé que, du 16 au 18 novembre, il y aura un sommet des chefs d'Etat et de gouvernement destiné à adopter des politiques et programmes qui aident à mobiliser des ressources pour des projets spécifiques à accomplir dans les pays membres, et à discuter des questions qui favorisent la sécurité alimentaire. Notons que la FAO a publié la semaine dernière un rapport où elle souligne la nécessité de porter la production agricole à des niveaux permettant de nourrir une population mondiale ce qui exigera de gros investissements publics dans la recherche et le développement et l'adoption à grande échelle de nouvelles technologies et techniques agricoles ainsi que de nouvelles variétés culturales. Selon les dernières projections de la FAO, la production agricole devra progresser de 70% d'ici à 2050 pour nourrir les 2,3 milliards d'individus qui viendront gonfler les rangs de la population mondiale. Les gains de production proviendront essentiellement de l'accroissement des rendements et de l'intensité culturale (90%) sur les terres cultivées existantes plutôt que de l'expansion des terres arables (10%). Pour les pays en développement, la FAO estime que ce ratio sera de 80/20. Mais dans les pays qui souffrent de pénuries de terres, la quasi-totalité de cette croissance devra venir de l'amélioration des rendements. Il faudra "repousser les limites de la technologie agricole" sur divers fronts, souligne le document. Selon la FAO, le changement climatique accélère la nécessité d'accroitre les rendements agricoles. Si les températures augmentent de plus de 2oC, le potentiel de production vivrière mondiale devrait reculer fortement et les rendements des principales cultures comme le maïs sont appelés à chuter, avec une baisse plus marquée dans les régions de faible latitude. En Afrique, en Asie et en Amérique latine, les rendements pourraient régresser de 20 à 40 pour cent si des mesures d'adaptation efficaces ne sont pas enclenchées. De nouvelles technologies et des pratiques améliorées seront indispensables pour affronter le changement climatique et les pénuries d'eau de plus en plus courantes, selon le document. Le relèvement de la productivité agricole en abaissant les pertes après récolte est un autre secteur où il faudra faire preuve d'innovation. Dalila T.