Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a mis l'accent, samedi à l'Ile de Margarita, dans son message aux chefs d'Etat et de gouvernement présents au 2e sommet Amérique du Sud-Afrique (ASA), sur les domaines prioritaires sur lesquels doit se fonder le partenariat entre les deux ensembles. Ces domaines prioritaires, notamment l'énergie et en particulier les hydrocarbures, constituent, selon le chef de l'Etat, les défis posés aux pays des deux continents par le contexte mondial actuel. "L'exploration et l'exploitation ainsi que l'utilisation généralisée de nouvelles sources d'énergie propres, économiques et renouvelables dont disposent à profusion nos deux continents, est un autre axe sur lequel doit se développer notre coopération", a affirmé le président de la République. Il a souligné, à cet effet, que "l'Afrique et l'Amérique du Sud sont appelées à militer pour le raffermissement et la consolidation de leur coopération à tous les niveaux", ajoutant que "dans la même logique, les deux ensembles régionaux sont appelés à intensifier leurs efforts pour développer leurs relations économiques et donner, ainsi, un contenu plus concret et plus fructueux aux objectifs de la coopération Sud-Sud". "En renforçant leurs capacités propres et en développant un partenariat solide entre elles, l'Afrique et l'Amérique du Sud contribueront ainsi, de manière concrète, à l'instauration des nouveaux équilibres internationaux, nécessaires à la stabilité et à la prospérité partagée dans le monde", a-t-il encore soutenu. Il a mis l'accent, dans ce cadre, sur les perspectives de partenariat offertes par le programme du Nepad qui constitue, a-t-il souligné, l'axe de développement stratégique pour l'ensemble des projets intégrateurs du continent africain. C'est ainsi qu'il a affirmé que "les programmes phares développés par le Nepad, à travers notamment les projets d'infrastructures contenus dans le Plan d'action de l'Union africaine et le Programme intégré pour le développement de l'agriculture en Afrique, plus connu sous l'acronyme CAADP, offrent des perspectives de partenariat mutuellement avantageux que les pays de l'Amérique du Sud peuvent investir avec un apport financier et leur expertise technique". Le président de la République a mis en relief la nécessité pour les deux continents de se mobiliser autour de stratégies de démarches et d'actions à même de permettre aux deux ensembles d'assurer leur sécurité alimentaire et de combattre plus efficacement le phénomène de la pauvreté. Il a ajouté, dans le même sens, qu'"il est indéniable que l'Afrique et l'Amérique du Sud, qui sont confrontées à la problématique de la lutte contre la pauvreté, ont beaucoup à apprendre l'une de l'autre et beaucoup à faire ensemble". Bouteflika a, par ailleurs, plaidé pour une plus grande démocratisation de la gouvernance mondiale, à travers une refonte du système des Nations unies et la nouvelle architecture financière internationale, à laquelle les pays du Sud doivent être véritablement partie prenante. "La prise de conscience que la crise financière et économique internationale a fait prendre à tous, quant à l'exigence de la réforme des règles de fonctionnement de l'économie mondiale, mérite d'être exploitée par nos deux ensembles pour faire valoir la justesse de nos préoccupations et nos revendications en la matière et assurer, en l'occurrence notre participation pleine et entière au processus de décisions au niveau des institutions financières internationales de Bretton Woods", a-t-il déclaré. Concernant la question des changements climatiques, Bouteflika a plaidé pour la prise en charge des préoccupations des pays du Sud en la matière, en tenant en compte la réalité que ces pays ne sont pas responsables de ce phénomène qu'ils subissent de plein fouet. Il a estimé, à ce sujet, que le problème devrait constituer un des domaines privilégiés pour une action collective entre l'Afrique et l'Amérique du Sud appelant, à cet égard, à une cohésion des positions et à une solidarité entre les deux régions. Le président de la République a abordé, par ailleurs, les défis posés par le terrorisme et la criminalité internationale, en mettant en évidence le caractère global de ces phénomènes et la nécessité de les combattre de façon résolue et collective. Adnane Cherih