Le président de la République bolivarienne du Venezuela, M. Hugo Chavez, a affirmé, samedi à l'Ile Marguarita, que le monde du XXIe siècle sera multipolaire. Il a ajouté, dans son allocution d'ouverture du 2ème Sommet Amérique du Sud Afrique (ASA), que le monde bipolaire ne sera plus mis en question , d'ailleurs, l'Afrique sera un grand pôle de ce siècle, car elle commence déjà à être multipolaire et l'Amérique du Sud aussi. Il a appelé, dans ce contexte, à l'union de l'Afrique et de l'Amérique du Sud, affirmant que les pays des deux continents commencent à mettre en oeuvre ce processus vital. Intervenant lors de la plénière de ce Sommet, le guide de la Révolution libyenne, M. Mouammar El Kadhafi a lancé un appel pour la création d'une alliance du Sud. Il a estimé que les pays d'Afrique et de l'Amérique ont le droit de créer des organisations propres à eux afin, a-t-il dit, « d'assurer notre propre développement ». C'est dans ce cadre qu'il a réitéré son appel pour revoir le mode de fonctionnement du Conseil de sécurité pour, a-t-il expliqué, rendre cette institution internationale plus représentative de tous les pays membres. Le même appel à l'union des pays des deux régions a été également lancé par le président brésilien, Luis Ignacio Lula Da Silva, qui a estimé qu'aucun défi mondial ne pourrait être relevé sans les pays des deux continents. Par ailleurs, le ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel, a indiqué, samedi dans l'île de Margarita (Venezuela), qu'un plan d'action établi par des groupes de travail des deux continents va être soumis au 2e sommet Amérique du Sud Afrique (ASA). M. Messahel, qui a participé à la réunion ministérielle préparatoire du sommet, a déclaré à la presse que le 2e sommet ASA adoptera un plan d'action s'articulant sur plusieurs axes, établi par les groupes de travail des pays des deux régions. Parmi ces axes qui seront énumérés dans un plan d'action, il a cité la question des changements induits par la crise financière internationale et celle relative à la crise alimentaire.”Le monde est en train de changer vite et les ensembles s'organisent”, a expliqué M. Messahel, ajoutant que “ce sommet s'inscrit justement dans le cadre du renforcement de la concertation, de la coopération et dans l'action entre les deux ensembles. “Il s'inscrit, aussi, dans le cadre du renforcement de la vision des pays du Sud vis-à-vis des grands bouleversements et changements que traversent le monde”. Il a souligné, dans ce contexte, que le président Bouteflika va développer, à cette occasion, plusieurs grands thèmes majeurs, dont “la nécessité d'une gouvernance mondiale repensée”. Il s'agira de la nouvelle architecture économique et financière et de la refondation des Nations Unis pour une plus grande démocratisation du système de cette organisation”, a-t-il poursuivi. “Il s'agit d'une nouvelle architecture politique mondiale, dans un monde multipolaire, dans un monde où l'Afrique, en particulier, doit être partie prenante de tout processus de prise de décision”, a encore expliqué le ministre délégué à ce sujet. Il a affirmé, également, que le président Bouteflika va aborder la question des changements climatiques, expliquant que les pays de l'ASA font partie des pays qui en subissent les conséquences, notamment les pays africains. “Il est urgent, a-t-il dit, que les deux continents aillent ensemble dans ce domaine”. Il a rappelé, dans ce cadre, que l'Afrique a déjà arrêté sa position sur cette question, soulignant que l'Algérie est le coordinateur du groupe africain dans les négociations autour de cette question. C'est ainsi qu'il a estimé que cette position “doit être élargie” à quelques mois du sommet de Copenhague. Le ministre délégué a relevé, également, le paradoxe qui fait que les deux continents, qui détiennent une part importante des ressources en eau du monde et des superficies importantes de terres arables, souffrent de la crise alimentaire. “Il y a urgence, donc, pour faire en sorte que cette question devienne prioritaire”, a-t-il estimé à ce sujet. L'autre axe qui sera développé par le président de la République, selon M. Messahel, est relatif à la nécessité pour les deux régions de s'organiser et d'avoir des actions “concrètes et précises” à mettre en œuvre. Il a souligné, en outre, que la question de la lutte antiterroriste et contre la criminalité internationale, telle que le blanchiment d'argent, la piraterie, se tailleront une part des débats au sommet, précisant que la criminalité du paiement des rançons sera également abordée. Nassim I