Ambition n Le dernier jour du sommet Afrique-Amérique du Sud se veut être, selon le président vénézuélien, l'acte de naissance d'une véritable union entre ces deux régions. Ce sommet de deux jours, qui se tient trois ans après celui d'Abuja au Nigeria, devait aboutir sur un plan d'action qui traitera de thèmes relatifs à la démocratisation de la gouvernance mondiale, aux changements climatiques, à la crise économique mondiale, à la sécurité alimentaire mais aussi sur des projets de coopération concrets entre les pays des deux ensembles. «Au cours des trois années qui se sont écoulées depuis le premier sommet (ASA) d'Abuja, il ne s'est quasiment rien passé au point de vue de l'union de l'Afrique et de l'Amérique du Sud», a déploré Hugo Chavez, hier, samedi, à l'ouverture de ce sommet. «Nous œuvrons pour mettre au jour un véritable organisme et des mécanismes unitaires entre l'Union des nations sud-américaines (Unasur) et l'Union africaine», a-t-il ajouté. Le chef de file de la gauche radicale en Amérique latine est toujours en quête de soutiens à sa croisade anti-impérialiste, mais il doit notamment composer avec l'autre gros poids lourd sud-américain, le Brésil, dont les positions plus modérées ont prévalu lors des derniers sommets de l'Unasur. Coté africain, une vingtaine de chefs d'Etat ont répondu présents, dont le grand allié de Chavez, le Libyen Mouammar Kadhafi. Depuis le premier sommet ASA, la coopération Sud-Sud entre les deux régions est restée balbutiante. Quelques réunions de groupes de travail et des rencontres ministérielles n'ont débouché sur aucune annonce majeure. Ce sommet est censé concrétiser plusieurs accords de coopération, en matière de finances, d'énergie, d'agriculture, de santé ou encore de tourisme. Le vice-ministre vénézuélien pour l'Afrique évoque un «plan d'action stratégique», dont les résultats «seront mesurables en 2011». Une question clé sera la coopération énergétique entre deux régions qui «concentrent 24% des ressources mondiales en hydrocarbures, mais manquent de voie de communications les reliant entre elles», a souligné le ministre vénézuélien de l'Energie et du Pétrole. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika présent à ce sommet, a mis l'accent, pour sa part, sur les domaines prioritaires sur lesquels doit se fonder le partenariat entre les deux ensembles. Ces domaines, souligne le chef de l'Etat, constituent les défis posés aux pays des deux continents par, notamment, le contexte mondial actuel. Parmi les axes prioritaires développés par Bouteflika dans son message, une plus grande démocratisation de la gouvernance mondiale, à travers une refonte du système des Nations unies et la nouvelle architecture financière internationale, dans laquelle les pays du Sud doivent être véritablement partie prenante. Bouteflika a mis en relief, par ailleurs, la nécessité pour les deux continents de se mobiliser autour de stratégies de démarches et d'actions, à même de permettre aux deux ensembles d'assurer leur sécurité alimentaire et de combattre plus efficacement le phénomène de la pauvreté.