Suite aux déclarations du ministre des Finances, le 27 septembre, justifiant les mesures contenues dans la loi de finances complémentaire pour 2009, le docteur Abderrahmane Mebtoul, professeur d'université, expert international et président de l'ADEM, renvoie dans son enquête l'urgence d'élaborer une gouvernance rénovée s'adaptant tant aux mutations internes qu'aux mutations mondiales afin de lutter efficacement contre la corruption, l'insécurité juridique qui sont des phénomènes qui entravent l'émergence d'un climat des affaires transparents en Algérie, dont la valorisation du savoir, un système bancaire performent et la réhabilitation de l'entreprise créatrice de richesses sont l'épine dorsale des réformes et d'un développement durable hors hydrocarbures. Concernant le crédit à la consommation pour le secteur de l'automobile, le prefesseur est arrivé, lors de son enquête, à se demander si ce dernier est le principal responsable de l'envolée de la valeur des importations. Certes, évoquant les statistiques de 2008, le marché algérien de l'automobile a connu une forte croissance de près de 50% durant l'année 2008 par rapport à 2007, selon les données du Centre national de l'informatique et des statistiques, dont le nombre a été de 352 315 pour une valeur de 286,907 milliards de dinars, soit l'équivalent de 3,81 milliards de dollars, contre 236 795 véhicules pour 204,531 milliards de dinars en 2007 (2,92 milliards de dollars). Selon ces mêmes statistiques, 327 506 véhicules ont été introduits par les concessionnaires pour un montant de 256 501 milliards de dinars, contre 117 166 unités pour 178,859 milliards de dinars durant la même période de 2007, soit une hausse de 50,8%. Mais ces chiffres ne concernent pas seulement les ménages mais concernent surtout les administrations et les entreprises publiques qui ne sont pas concernées par les crédits à la consommation payant en cash sur leur trésorerie. Fait confirmé par le rapport de l'Abef de fin 2008 en notre possession, les crédits à la consommation ont été de 100 milliards de dinars soit au cours de 75 dinars pour un dollar 1,3 milliard avec seulement 3% d'insolvables ( voitures et autres dont 70% pour les voitures selon nos enquêtes) soit le montant dérisoire de 900 millions de dollars ou 600 millions d'euros au cours actuel. Les 40 milliards de dollars d'importation de biens, plus 11 milliards de dollars des services trouvent leur essence surtout dans l'envolée et la non maîtrise de la dépense publique. Aussi, toujours dans le cadre de l'enquête élaborée par le docteur Mebtoul, ce dernier s'est également interrogé sur le crédit documentaire (Credoc) instauré par la loi de fiances complémentaire 2009 et son mode de fonctionnement face au système bancaire algérien. Selon ses dires, le système documentaire est une procédure normale lorsque il existe des banques qui fonctionnent normalement au sein d'une véritable économie de marché concurrentielle. Etant dans cette interminable transition depuis 1986, ni véritable économie de marché, ni économie administrée les banques ont leurs propres règles de fonctionnement expliquant les difficultés de régulation économique et sociale, étant souvent soumises à des interférences politiques avec leurs lourdeurs bureaucratiques, des guichets administratifs qui favorisent l'import au lieu d'être un partenaire actif pour l'investissement productif. D'ailleurs, cela est confirmé par les déclarations officielles du ministre des Finances algérien qui nous a habitué à des informations contradictoires tous les mois, qui a expliqué que si l'Algérie a été épargnée partiellement par la crise mondiale, elle le doit au fait que le système financier algérien est déconnecté des réseaux internationaux et que le dinar n'est pas convertible (comme s'il fallait s'en réjouir !) l'importance des réserves de change étant due à une ressource éphémère, les hydrocarbures, l'Algérie exportant hors hydrocarbures depuis des décennies moins de 3%. Or, l'efficacité du Credoc s'inscrit dans le cadre justement d'une connection au réseau mondial de la finance. Car, a-t-il dit, «le temps c'est de l'argent alors, que souvent et les citoyens algériens le savent, des mois d'intervalle séparent la réception d'un virement bancaire d'une wilaya à une autre». Par contre, a-t-il expliqué, «cette procédure normale sous d'autres cieux risquent d'étouffer le peu d'entreprises opérant sans la sphère réelle, les poussant à aller dans la sphère informelle, dont les PMI/PME qui constituent la majorité des entreprises privées algériennes déjà soumises à d'importantes contraintes bureaucratiques». Nassim I.