Dans une contribution parvenue hier à notre rédaction, le Docteur Abderrahmane Mebtoul professeur d'Université et économiste, s'interroge sur les objectifs de la loi de finances complémentaire 2009. Dans ce sens, il s'interroge sur l'amélioration du pouvoir d'achat de la population algérienne avec des exportations hors hydrocarbures représentant les 2% du volume des exportations globales et une production de moins de 20% par de véritables entreprises. Le modèle de la Corée du Nord ou de Cuba est-il donc la solution pour l'Algérie? Dans ce cas, est-ce qu'une loi dans le cadre des conventions internationales est-elle rétroactive ou pas et l'Algérie possède-t-elle le savoir faire technologique et organisationnel pour se passer des étrangers ? L'Algérie doit-elle donc abandonner l'option de l'économie de marché ? La crise mondiale actuelle est-elle due à la crise des prêts hypothécaires, ce que tous les dirigeants du monde (le G20) et spécialistes affirment, ou est-ce que pour l'Algérie le risque est dû aux crédits à la consommation ? Ne risque-t-on pas de favoriser le crédit informel et surtout quelles mesures prendre pour intégrer la sphère informelle dominante produit de la bureaucratie engendrant une corruption socialisée source de démotivation qui, selon certaines données, contrôlerait 40% de la masse monétaire en circulation ? Que pense l'UGTA de cette introduction du crédit documentaire et l'obligation faite à tout PDG de se déplacer personnellement à la douane ou au registre du commerce, alignant le P-DG de Sonatrach à une PME employant moins de 10 personnes ? Cette mesure aura-t-elle un impact significatif sur la réduction des importations et, dans ce cas, la production locale, qu'il faut effectivement encourager, fonctionne-t-elle avec une intégration à 100%, ou n'avons-nous pas en majorité des unités de montage avec des inputs totalement importés : donc quelle est la part de l'intégration et des consommations intermédiaires importées en moyenne au niveau de la comptabilité des entreprises ? Après cette série d'interrogations, M. Mebtoul précise que "sachant que l'UGTA privilégie les intérêts supérieurs du pays, organisation que je respecte à l'instar de toutes autres organisations syndicales, seul un dialogue fécond et contradictoire productif, loin de toute sinistrose mais également de toute autosatisfaction source de névrose collective, permettra de construire, tous ensemble, une Algérie prospère au profit de nos enfants". Et d'ajouter que "cela renvoie, à mon humble avis, à l'urgence d'une gouvernance rénovée en améliorant le milieu des affaires évitant de dénigrer gratuitement tant le privé national qu'international car s'ils n'investissement pas dans des créneaux à moyen et long termes, c'est que le mal profond est surtout en nous". Il continue dans cette même logique et souligne qu'"il s'agit de privilégier l'entreprise créatrice de richesses qu'elle soit publique ou privée dans un univers concurrentiel". L'UGTA applaudie les dernières mesures prises par le Gouvernement A rappeler que l'UGTA a affirmé, mardi, son appui "total" aux dernières mesures économiques et financières contenues dans la loi de finances complémentaire. Pour l'UGTA, ces mesures, notamment celles relatives à la limitation du crédit à la consommation, sont "opportunes, légitimes et dans l'intérêt supérieur de notre pays", mettant en exergue qu'elles sont dictées par la "préoccupation fondamentale de préserver les équilibres économiques et financiers, tant internes qu'externes", et ce, dans l'objectif de "garantir l'indépendance nationale et le développement ordonné de l'économie nationale". Ces mesures s'intègrent "pleinement" dans la démarche économique du gouvernement, inspirée du programme du président de la République pour la période 2010/2014, doté d'une enveloppe de 150 milliards de dollars, a-t-on indiqué de même source. L'UGTA a souligné dans le même contexte que "l'utilisation rationnelle des ressources financières et leur préservation face aux appétits de toutes sortes", notamment dans la conjoncture actuelle, "caractérisée par la crise mondiale, la poursuite du développement global et l'émergence d'une économie hors hydrocarbures, diversifiée, densifiée et compétitive" constituent les "principaux axes" de ce programme. L'UGTA a également souligné que le logement, bien durable, est aussi l'un des vecteurs de la croissance économique, estimant que les pouvoirs publics ont pris en compte les besoins des citoyens. "L'UGTA est fermement convaincue que l'objectif ultime est l'émergence d'une économie productive. Le crédit à la consommation ne contribue pas à la réalisation d'une tel objectif puisqu'il sert les intérêts des économies étrangères", a-t-elle ajouté.