Dix pays méditerranéens se sont rencontrés, au terme d'un accord signé mercredi 30 septembre, pour étudier comment intégrer les nouvelles technologies dans l'éducation et développer l'enseignement numérique dans leurs écoles. En effet, les ministres de l'Education de ces dix pays se sont réunis à Biarritz, en France, à l'occasion de la Réunion sur l'éducation du Dialogue 5+5, qui réunit la Tunisie, l'Algérie, le Maroc, la Libye et la Mauritanie avec leurs partenaires européens, la France, l'Espagne, l'Italie, Malte et le Portugal. Les mesures adoptées lors de cette rencontre constituent “une réponse importante à ce qui se produit dans le monde”, a déclaré le ministre tunisien de l'Education, Hatem Ben Salem, qui coprésidait cette rencontre avec son homologue Français Luc Chatel. M. Chatel a annoncé pour sa part que plusieurs décisions importantes à l'issue de cette rencontre, parmi lesquelles l'élaboration d'un projet de Charte méditerranéenne pour l'emploi de l'Internet dans les écoles et la délivrance d'un certificat méditerranéen pour les spécialistes de l'éducation dans le domaine de l'apprentissage numérique, qui sera reconnu par les dix pays. “Les participants sont convenus de créer des programmes de partenariat électronique entre les écoles de la Méditerranée et de mettre en place un fonds de l'enseignement numérique”, a déclaré le ministre français, qui a qualifié cette réunion d'historique “parce que nous nous rencontrons au summum de la crise pour discuter de l'avenir de nos jeunes”. Les pays participants ont parlé de leurs expériences respectives, notamment en matière de technologies de l'information et de la communication (TIC), de dissémination des contenus numériques éducatifs et de formation des enseignants à l'utilisation pédagogique des TIC. Ils ont à l'unanimité avancé un certain nombre de mesures, parmi lesquelles la formulation d'une Charte 5+5 pour l'utilisation de l'Internet dans les écoles afin de favoriser le développement des TIC, la définition des conditions de mise en place d'un certificat commun pour les compétences informatiques des enseignants, le développement d'un service d'information/formation en collaboration pour les enseignants de la région visant l'utilisation des TIC à des fins éducatives, et la mise en place de partenariats électroniques pour permettre aux pays de la région de faciliter les communications entre les jeunes de langues et de cultures différentes. Les dix pays se sont également engagés à se retrouver chaque année et à mettre en place un groupe d'experts pour élaborer un plan d'action devant déboucher sur des projets régionaux et sous-régionaux. Ce plan sera examiné lors de la prochaine Rencontre sur l'éducation du Dialogue 5+5, qui aura lieu en Tunisie en 2010. La délégation tunisienne a pour sa part présenté son plan national d'intégration des TIC dans la stratégie éducative, qui vise au premier chef l'intégration des nouvelles technologies dans l'enseignement, ainsi que la création d'instances chargées de surveiller le développement des ressources humaines nécessaires. Ce plan tunisien prévoit également de renforcer les infrastructures, les réseaux et les équipements, tout en mettant en place des institutions pilotes et en explorant de nouveaux projets. Aussi, la Tunisie, a instauré des “tableaux numériques” dans douze établissements, qui sont utilisés pour enseigner des matières comme la géologie et la physique, et qui seront généralisés dans tout le pays d'ici 2014. Par ailleurs, “les mesures prises à Biarritz sont essentielles pour faire avancer la coopération méditerranéenne, en particulier dans le domaine de l'éducation, qui est vital pour cimenter les relations entre les nations de la Méditerranée”, a expliqué Belgacem Hassen, le directeur général de l'éducation en Tunisie, dans une déclaration à Magharebia. D'autre part, la Tunisie n'est pas la seule à promouvoir les TIC. En juin de l'année dernière, l'Institution sociale Mohammed V pour l'éducation du Maroc avait lancé un programme baptisé “Fenêtre” destiné à encourager l'emploi des TIC dans l'éducation nationale. Nassim I.