A l'approche de l'hiver et l'arrivée du froid, la consommation des légumes secs augmente. Or, une pénurie s'annonce d'ores et déjà avant même l'entame de la saison. Les prix des haricots et des pois chiches ont déjà été revus à la hausse dans plusieurs quartiers. La denrée alimentaire principale de l'Algérien vient à manquer sur les étals. Constat fait auprès des importateurs, grossistes et autres espaces de vente et épiciers. Et ce n'est que le début, selon certains commerçants qui ne manqueront pas de dresser un tableau noir de la situation du marché des légumes secs. Les prix de ces produits augmenteront de 50 à 80 DA le kilo, ce qui est énorme. Un kilo de lentilles passera de 70 à 150 DA ! Même scénario pour les haricots blancs et les pois chiches. Au marché de gros de Semmar , à l'est d'Alger, où les 48 wilayas du pays viennent s'approvisionner, le manque se ressent et les commerçants paniquent. Le prix des haricots blancs qui avoisinait les 50 DA, il y a un peu plus d'un mois, est monté en flèche pour atteindre 120 DA le kilo au marché de gros. Le début de cette pénurie remonte à la fin du mois de juillet dernier , avec la promulgation de l'ordonnance qui exige des importateurs "la lettre de crédit". Selon un importateur spécialisé dans l'agroalimentaire, avant cette ordonnance , les importateurs travaillaient sur la base de la remise documentaire, soit payement contre document. La procédure était très facile. Les importateurs commencent à acheter dès cette période en prévision de l'hiver. Après l'arrivée des containers au port d'Alger, l'importateur se présentait à la banque où il est domicilié, et payait la facture de la marchandise contre des documents attribués par la banque qu'il présente au transitaire qui s'occupe du dédouanement de la marchandise. Depuis la nouvelle disposition contenue dans la loi de finances complémentaire pour 2009, les choses ont changé. L'importateur doit payer la marchandise avant même son embarcation du pays fournisseur. Le crédit documentaire a pénalisé de nombreux importateurs. Il faut dire, en effet, qu'il y a une certaine contradiction dans les prises de décision du gouvernement. L'Etat accepte des sociétés d'importation avec un capital de 10 millions de centimes et impose par la suite des lettres de crédit à 20 millions de dinars. Il y a une grande contradiction et un fossé énorme entre les textes et la réalité. Une chose est sûre en tout cas, en cas d'une grande pénurie, c'est l'Etat lui-même qui sera contraint d'intervenir pour approvisionner le marché national en légumes secs à travers, sans nul doute, des importations massives . Dalila B.