Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) a augmenté de 21% les fonds destinés au développement humain dans les pays arabes, notamment ceux en conflits. Cette augmentation vient aussi au lendemain de la crise économique mondiale qui a ralenti de grands plans de développement dans certains pays. Effectivement en 2008, le PNUD a débloqué 579 millions de dollars EU en faveur du développement humain dans la région des Etats arabes, où plusieurs pays se trouvent en situation de conflit ou de post-conflit, soit une augmentation de 21 % par rapport à l'année précédente. La majorité des fonds, 70 %, a été allouée à des programmes entrepris en Irak, au Soudan, en Somalie et en Palestine pour appuyer la réhabilitation de l'infrastructure socioéconomique et la création d'emplois temporaires pour des millions de personnes auxquelles des conflits violents ont infligé des pertes dévastatrices. Plus tôt cette année, le Rapport arabe sur le développement humain 2009 du PNUD a souligné l'insécurité humaine découlant des conflits politiques, de la pauvreté, du manque de liberté, des effets croissants des changements climatiques et des obstacles à l'autonomisation des femmes en tant que problèmes majeurs en matière de développement humain dans la région. Les conflits ont provoqué des migrations largement répandues au sein de plusieurs pays et entre plusieurs pays. Les réfugiés représentent au moins 10 % de la population au Liban et en Jordanie, ce qui est également la proportion de personnes déplacées de l'Irak et de la Somalie. En conséquence, plusieurs initiatives du PNUD se sont attachées à assurer le retour et la réinsertion de ces deux groupes de population. Le PNUD a également lancé dans la région un certain nombre de programmes de gouvernance notables pour appuyer l'Etat de droit, les inscriptions sur les listes électorales et la lutte contre la corruption, en réponse aux appels croissants des ressortissants des pays arabes en faveur d'élections plus régulières et plus libres et de services plus efficaces de la part des institutions publiques. Une importante part des programmes du PNUD a porté sur la discrimination systématique envers les femmes. C'est ainsi qu'au Maroc, par exemple, le PNUD a soutenu la mise en place, dans de grandes villes, de cinq tribunaux modèles qui veillent à ce qu'un nouveau code de la famille progressiste soit effectivement appliqué par des magistrats ayant bénéficié d'une formation spéciale à cette fin. En Jordanie, le PNUD a joué un rôle directeur dans les efforts de sensibilisation des membres du Parlement aux conventions relatives aux droits de l'homme, efforts axés tout particulièrement sur la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes. Par ailleurs, un projet du PNUD entrepris en Egypte dans le domaine de l'Etat de droit organise des formations pour les médias, les forces de police, le personnel parlementaire et les juges concernant les systèmes électoraux, les normes internationales relatives à la transparence des élections et l'inscription des électeurs. Les effets des changements climatiques dans la région arabe, qui se manifestent notamment par des manques d'eau croissants, deviennent un facteur majeur d'insécurité et de difficultés économiques. Le PNUD est intervenu dans 15 pays pour aider les autorités à intégrer les questions relatives à l'environnement et à l'énergie dans les plans de développement nationaux et locaux. Au Maroc, par exemple, il a assuré la mise en œuvre d'un projet de promotion du pastoralisme écologiquement durable sur plus d'un million d'hectares. En Jordanie, il a aidé le ministère de l'Environnement et le ministère de l'Eau et de l'Irrigation à élaborer un programme commun pour renforcer les capacités nationales et locales à faire face aux effets directs et indirects des changements climatiques sur la disponibilité et la qualité de l'eau dans le bassin de la Zarqa. En outre, bien que les crises alimentaire, financière et pétrolière des deux dernières années aient eu des répercussions inégales dans la région, la crise économique et financière mondiale a incité plusieurs gouvernements à ralentir la mise en œuvre de grands plans de développement en raison de la chute des prix des hydrocarbures et de la montée de l'inflation. Une réduction des envois de fonds des travailleurs de l'étranger a également un effet notable sur les pays à faible revenu et l'impact initial de la crise dans la région arabe menace d'anéantir les récentes améliorations obtenues sur le plan économique et en matière de développement humain. Cette situation ne fait qu'accroître l'importance de l'apport par le PNUD de contributions significatives dans les domaines de la lutte contre la pauvreté et de la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Nassim T.