L'épargne des ménages algériens et des entreprises privées marque une nette hausse en 2008, selon les chiffres publiés par la Banque d'Algérie. LA PROGRESSION des dépôts des entreprises privées et ménages dans les banques (17,07 %) a été plus importante que celle de dépôts du secteur public (12,28 %) en 2008; cette dernière étant largement corrélée à l'évolution des dépôts du secteur des hydrocarbures. Selon la Banque d'Algérie, l'année 2008 montre une nouvelle dynamique de formation des actifs financiers par les entreprises privées et ménages, même si la gamme de produits financiers offerts par les banques reste très limitée. C'est ainsi qu'en terme de structure de dépôts selon les instruments, la part des dépôts à vue auprès des banques, du Trésor public et des CCP a augmenté au premier semestre 2008 (64,09 % à fin juin contre 62,54 % à fin 2007 et 55,84 % à fin 2006), alors que le second semestre a vu un léger repli en la matière (63,11 % à fin 2008). La part des dépôts à terme en dinars, quant à elle, s'est relativement stabilisée en 2008 (31,18 % à fin juin 2008 et 32,23 % à fin décembre 2008 contre 32,58 % à fin 2007), marquant une pause après le trend baissier des années 2003- 2007. Aussi, l'analyse de la situation monétaire consolidée de l'année 2008, aussi bien au cours du premier semestre que du second semestre de cette année, tout comme pour l'année 2007, montre que l'évolution de la masse monétaire continue à être tirée par la forte expansion de l'agrégat avoirs extérieurs nets, sachant, que les avoirs extérieurs nets dépassent, depuis fin 2005, les liquidités monétaires et quasi monétaires dans l'économie nationale. L'analyse du processus de création monétaire et la dynamique des flux de fonds font émerger le fait que les réserves officielles de change détenues par la Banque d'Algérie restent la première source d'expansion monétaire, témoignant de la qualité de la garantie des signes monétaires dans l'économie nationale. Le processus de monétisation des ressources en devises rapatriées et cédées, de jure en ce qui concerne les recettes d'exportations d'hydrocarbures, à la Banque d'Algérie explicite clairement cette causalité. La situation monétaire consolidée à fin 2008 montre clairement que l'agrégat avoirs extérieurs nets a enregistré une forte progression de 38,2 %, dont 23,6 % au second semestre contre 11,8 % au premier semestre. Le rythme annuel d'expansion réalisé en 2008 (38,2 %) est un "pic" historique, sachant que les cinq dernières années ont représenté un plateau en la matière dont le taux de croissance se situe entre 31,95 % et 34,46 %. Pour l'année 2007, son taux de croissance était de 34,46 %. L'agrégat avoirs extérieurs nets s'est établi, en équivalent dinars, à 8 290,38 milliards à fin juin 2008 et 10 246,96 milliards à fin décembre 2008, après un passage de 5 515,05 milliards à fin décembre 2006 à 7 415,56 milliards à fin décembre 2007. Cependant, le niveau élevé de l'agrégat avoirs extérieurs et, particulièrement, sa forte expansion en 2008 constitue un challenge pour la conduite de la politique monétaire, surtout en contexte d'inflation importée et de persistance de l'excès de liquidité bancaire. Il importe de souligner que le taux de croissance monétaire de l'année 2007 (24,17 %) représente un "pic" pour les neuf dernières années. Isma.b