“Nous garantissons qu'il n'y aura pas d'augmentation du prix du sucre, du moins pour cette année". Venant à contre-courant de toutes les hypothèses et supputations, le patron de Cevital défend que le marché national est "suffisamment bien approvisionné". M. Issad Rebrab juge que l'offre est suffisante pour mettre les consommateurs à l'abri des hausses du prix du sucre suite aux spéculations provoquées durant le mois de Ramadhan de l'année écoulée, par exemple. "Le marché national pour cette année est bien couvert en matière de sucre", dit Rebrab joint par nos soins. "On garantit qu'il n'y aura pas de pénurie de sucre pour cette année", affirme Rebrab. "Il n'y aura aucun problème. On a déjà bien approvisionné le marché. Nous avons actuellement constitué beaucoup de stocks qui nous éviteront les spéculations vécues par le passé", a-t-il ajouté. Plus question de pénurie donc. Et encore mieux, avance le boss de Cevital, "à la fin de l'année on aura une deuxième raffinerie de sucre d'une capacité de production de 1 million de tonnes/an". Déjà, rappelle notre interlocuteur, une amélioration de la capacité de production avait été opérée au niveau de sa première unité de raffinage : "On a augmenté sa capacité de plus de 200 000 tonnes, passant ainsi de 600 à 800 000 tonnes". Par ce simple calcul "d'épicier", Rabrab conclut : "Ces quantités additionnée aux 200 000 tonnes que produisent les Enasucre, feront monter l'offre à 2 millions de tonnes alors le marché algérien n'a besoin que d'un million de tonnes". Evacuant donc carrément le risque de flambée des prix du sucre, du moins pour cette année, même en cas de tentative de spéculation à la faveur de l'augmentation du prix de cette substance au plan international, le patron de Cevital porte un regard optimiste, pour ce qui est des perspectives d'exportation : "On va exporter même, à partir de l'année prochaine, environ un million de tonnes !" "Les marchés sont déjà repérés". L'industriel algérien cible "la Tunisie, la Libye, l'Irak, et la Syrie, dans l'immédiat et même certains pays européens à partir de 2009", quand la machine sera bien huilée. Encore une fois, le patron de Cevital aura bien su où placer le pion puisque le raffinage du sucre devra gagner prochainement en importance face aux mutations au plan international, surtout au Brésil et à l'Union européenne. En effet, suite à l'annonce par l'UE, d'une baisse de 13,5% du quota de production de ses Etats membres lors de la saison 2007- 2008, les prix ont légèrement augmenté sur le champ. En Angleterre, sur le Liffe, marché à terme londonien, le prix d'une tonne de sucre blanc, pour livraison en mai, a gagné trois dollars pour s'établir à 336,50 dollars, contre 333,50 dollars la veille en clôture. Et, dans le NYBoT américain, également, la livre de sucre brut pour livraison en mai a, pour sa part, grimpé de 1,31% à 10,82 cents au début de l'après-midi d'hier, lors des échanges électroniques. Se rappelle-t-on en effet, que Issaâd Rebrab avait révélé, au début de l'année en cours devant les étudiants de l'Université de Béjaïa que sa compagnie a décidé d'investir plus de 2,3 milliards de dollars tout au long des trois prochaines années. Un équivalent de 165 milliards de dinars. Il a ajouté également que sa compagnie allait commencer à exporter plus de 1,3 millions de tonnes de sucre vers les pays arabes, africains et même européens. Cette opération devra lui permettre de réaliser un gain de près de 2 milliards de dollars.