Le P-DG de la Cnep-banque et président de l'association des banques et établissements financiers, Djamel Bessa, réfute la réputation faite aux banques selon laquelle, elles sont toujours "frileuses pour financer le logement". Bien au contraire les banques, selon lui, sont "disposées à améliorer le crédit au logement et accompagner les entrepreneurs dans la réalisation de projets". En guise de bonne volonté, il annonce une bagatelle de 400 milliards de dinars que la banque qu'il dirige est prête à accorder sous forme de crédits aux entrepreneurs. Mais, il n'est pas question de financer le premier venu. Les banques, a-t-il dit sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, doivent respecter certaines conditions, comme par exemple "ne prendre en compte que les projets viables et fiables", ajoutant que "les banques ne prennent pas de risques inconsidérés". Djamel Bessa, a tenu à rappeler le montant déjà alloué par toutes les banques aux entrepreneurs, lequel estimé à "150 milliards de dinars dans le cadre du logement promotionnel et 200 milliards des crédits aux particuliers". Des sommes importantes qui ont évolué entre "10 et 15% ces dernières années en fonction des banques" mais ça reste insuffisant, de l'avis du P-DG de la Cnep et président de l'Abef. Djamel Bessa met en avant deux facteurs "indispensables à prendre en compte pour permettre au secteur de se développer davantage". Il s'agit de rendre "l'offre de logements plus importante sur le marché et la solvabilité des ménages" a-t-il précisé. A titre d'exemple, seuls 250 000 logements sont éligibles au crédit bancaire sur le million lancé en 2004. Pour l'heure, ce n'est pas le cas, puisque d'autres problèmes subsistent encore tel celui du foncier et celui de la capacité de réalisation des logements. A propos de ce dernier point, il fera savoir que l'ancienne filiale de la Cnep-banque, à savoir Assur Immo, a eu d'énormes difficultés à concrétiser ses projets, faute d'entreprises de réalisation. D'où son appel en faveur du développement de l'outil de production en vue de répondre à la forte demande sur le logement, notamment dans les grandes villes. Djamel Bessa, le Trésor public pourrait intervenir dans la gestion de l'octroi des crédits immobiliers à taux bonifiés, prévus dans la LFC 2009. "Ce sont les textes d'application en cours d'élaboration qui vont définir si les banques vont intervenir dans l'octroi des crédits à taux bonifié", a déclaré M. Bessa. Selon les explications du président de l'Abef, "les textes d'application de cette mesure peuvent designer le Trésor public comme étant le financier de cette opération, et que ces financements seront consentis sur de ressources budgétaires", et dans ce cas précis "les banques n'auraient pas à intervenir pour gérer ce type de crédit", a-t-il ajouté. Quant au différentiel de ce taux de crédit à 1%, il sera pris en charge par l'Etat, si les banques publiques sont désignées par les textes d'application comme gestionnaires de ces crédits, a-t-il dit. Cette mesure devrait entrer en vigueur dès janvier 2010, car rien n'entrave sa mise en oeuvre sur le plan technique, a-t-il poursuivi. Interrogé sur le programme des 65 000 logements AADL confié à la Cnep-banque, Djamel Bessa n'omet pas le fait que le projet connaît un certain retard dû essentiellement à "l'absence de foncier et au permis de construire". Actuellement, "12 000 unités ont été réalisées dont 9000 seront prochainement livrées". A propos de la bonification du taux d'intérêt à 1% sur le crédit immobilier, comme décidé dans le cadre de la loi de finances complémentaire pour 2009, le président de l'Abef a souligné que toutes les banques publiques sont prêtes à répondre favorablement. Mais celles-ci seront fixées sur toutes les modalités une fois le texte d'application prêt, surtout concernant les catégories qui en bénéficieront. Il estime, au passage, que rien ne s'oppose à l'application de cette nouvelle disposition dés le 1er janvier 2010. Enfin, le P-DG de la Cnep a affirmé que les banques ont financé à hauteur de 2 650 milliards de dinars les entreprises, dont 35% destinés au PME et au microcrédit, soit un taux de progression de 20%. Abdelghani M.