Dans sa dernière étude, la mission économique Ubifrance s'est intéressée au secteur de l'agroalimentaire en Algérie. Il s'avère que les principaux produits alimentaires importés par l'Algérie en 2008 sont les céréales 51%, le lait et dérivés 17%, le sucre 6%, le café et le thé 4%, les légumes secs 3% et les viandes à hauteur de 2%.L'étude relève que le développement du secteur agricole et agroalimentaire est un enjeu majeur pour l'Algérie aux niveaux économique, politique et social. Il s'agit de la deuxième industrie du pays, après celle de l'énergie. Les ménages algériens consacrent en moyenne 45% de leurs dépenses à l'alimentation. En amont des industries agroalimentaires, on recense en Algérie plus d'un million d'exploitations agricoles couvrant plus de 8,5 millions d'hectares de terres arables, exploitées par l'arboriculture (41%), les cultures maraîchères (26%) et les grandes cultures (33%), principalement céréalières. L'Algérie est aujourd'hui le premier importateur africain de denrées alimentaires, avec 75% de ses besoins assurés par les importations. L'insuffisance de la production agricole algérienne, couplée à une demande massive et croissante de produits agroalimentaires, fait de l'Algérie un pays structurellement importateur. De façon générale, les importations algériennes ont augmenté de 42% en 2008 par rapport à 2007. Dans le même temps, les importations alimentaires ont affiché une croissance supérieure à 55%, pour atteindre 7,7 Mds USD, soit le 3ème poste d'importation de l'Algérie en 2008. La part de marché de la France sur ce poste est supérieure à 21% en 2008. Le poste des produits agricoles et issus de l'industrie agroalimentaire occupe la deuxième position des exportations de l'Hexagone vers l'Algérie, avec 1,2 Md EUR, soit une progression de 110% entre 2007 et 2008. Les céréales, avec 886 M EUR, se placent en tête du classement des exportations françaises à destination de l'Algérie. A titre indicatif, le secteur " biens alimentaires " représentait en 2008, 20% de la valeur du total des importations, pour un montant de 7,7 Mds USD. Les importations alimentaires ont augmenté de plus de 55% en valeur absolue par rapport à 2007, contre 27% précédemment. Avec près de 4 Mds USD en 2008, soit le double de 2007, les céréales occupent le premier rang de toutes les importations. Lait, sucre et céréales sont les principaux produits importés Les besoins algériens en lait et produits laitiers sont également considérables. Avec une consommation moyenne de 110 litres de lait par habitant et par an, estimée à 115 litres en 2010, l'Algérie est le plus important consommateur de lait au sein du Maghreb. La production nationale étant limitée à 2,2 Mds de litres. C'est donc plus d'1 Md de litres de lait qui est ainsi importé chaque année, majoritairement sous forme de poudre de lait. Les produits laitiers représentent ainsi le second poste dans les importations annuelles de produits agroalimentaires de l'Algérie, avec près de 1,3 Md USD en 2008. Le marché algérien du lait est dominé par le secteur privé. On recense 19 laiteries publiques et 52 laiteries privées. L'Algérie est classée parmi les 10 premiers pays importateurs de sucre au monde. Les pays de l'Union européenne, notamment la Pologne et la France mais aussi la Belgique, se positionnaient jusqu'en 2003 comme les principaux fournisseurs de poudre de lait à destination de l'Algérie. La suppression progressive entre 2004 et 2008 des subventions communautaires sur les produits laitiers a entraîné une importante hausse des prix dans ces trois pays, ralentissant logiquement leurs exportations vers l'Algérie qui s'est alors tournée vers des pays tiers et notamment l'Ukraine, la Nouvelle-Zélande et les Etats-Unis. Pour ce qui est de l'industrie céréalière, l'Algérie est l'un des plus grands pays consommateurs de céréales au monde. On évalue la consommation moyenne à hauteur de 220 kg par an et par habitant, et celle-ci peut atteindre jusqu'à 50% du budget total consacré à l'alimentation. La demande nationale est estimée à 7.5 Mt par an, toutes céréales confondues. Elle n'est couverte en moyenne qu'a 25% par la production locale, très dépendante de la pluviométrie. En 2008, les exportations françaises de céréales vers l'Algérie se sont élevées à 886 M EUR. La France est, depuis 2003, le 1er fournisseur de céréales à destination de l'Algérie, avec pour principal produit le blé. La consommation moyenne de sucre en Algérie est de 24 kg par habitant et par an. Face à l'absence de culture de canne à sucre et de betterave sucrière, la totalité du sucre brut, de canne ou de betterave, est importée. Selon une étude du ministère de l'Industrie, l'Algérie serait classée parmi les dix premiers pays importateurs de sucre au monde. En 2008, la valeur des importations en sucre et sucreries était de 438 millions de dollars soit 5,7% du total des importations en produits alimentaires. La structure des importations algériennes a fortement évolué et l'Algérie importe dorénavant des quantités plus importantes de sucre non raffiné que de sucre raffiné. Un pays comme le Brésil, grand exportateur de sucre non raffiné, a su profiter pleinement de ce développement de l'industrie sucrière algérienne, passant de 10% de part de marché en 2001 à 77% en 2007. Dans le même temps, les fournisseurs traditionnels de l'Algérie en sucre, et notamment la France, voyaient leurs parts de marché régresser. En somme, dans l'optique d'une plus grande sécurité alimentaire, voire de l'autosuffisance, les autorités algériennes ont récemment mis en place la " Politique du Renouveau Agricole et Rural ", avec pour priorités l'augmentation de la production des produits de grande consommation, l'accroissement des rendements et la diminution de la dépendance extérieure. Cette politique vise notamment à une meilleure interactivité entre les filières de production et les filières de transformation, ces dernières étant déjà au stade industriel. Synthèse Nassima Bensalem