Il est quand même paradoxal que les partis politiques ne développent pas de discours sur le chômage, sur l'emploi, alors que ce sont pratiquement les personnalités réputées non partisanes et qui avaient exercé des missions de pouvoir qui en parlent le plus. Passe pour les partis de l'Alliance qui peuvent affirmer que ce que fait le gouvernement représente leur stratégie en la matière. Les partis de l'opposition n'en parlent même pas, sauf pour dire que la politique mise en œuvre ne réussira pas. Cependant, ils disent tous que la priorité est celle de la mise en œuvre d'une politique très active d'aide au petites et moyennes entreprises. Il est fort dommage que n'existe pas un organisme qui, à partir du chiffrage des programmes économiques que proposent les partis à l'occasion de l'élection présidentielle ou des élections législatives, et à partir des simulations de leur application, nous restitueront les résultats qui auraient à être enregistrés à la fin de leur échéance, en même temps qu'ils nous indiqueront la source des sommes allouées à ces programmes, les taux d'inflation qui en résulteraient et les implications sur le pouvoir d'achat des populations. Le Ceneap et le Cnes seraient bien avisés de s'intéresser à intégrer de telles simulations parmi leurs missions, ce qui rendrait bien des services aux partis eux-mêmes et aux populations qui seraient ainsi plus éclairées pour effectuer leur choix électoral et ce, en l'absence de structures étatiques ou privées de prospective économique. Avec de telles structures, il sera mis en lumière les éclairages sur des politiques dont il sera démontré si elles dépassent le stade des conjonctures ou qu'elles sont définies sur le long terme. Comment faire fonctionner une politique économique dans un pays pas tout à fait prêt à entrer dans un environnement international de forte concurrence, préserver nos chances de disposer d'une industrie nationale dans un contexte où le processus de privatisation ne va pas emprunter une voie à grande vitesse ? Autant de questions qui mériteraient bien des réponses de la part de ceux qui aspirent à accéder au pouvoir pour appliquer leur programme économique. Comment la faire fonctionner quand notre économie se trouve encore sur la passerelle qui rejoint les deux rives, celle de l'économie dirigée de laquelle nous nous éloignons laborieusement et celle de l'économie de marché qui est encore difficile à atteindre. Les réformes économiques globales et l'adaptation des mentalités participent de cette transition. N.B