Les cours du pétrole pourraient remonter vers le seuil des 100 dollars dans les six mois à venir si le dollar continue de se déprécier face à l'euro, prévient, vendredi, un économiste de Deutsche Bank. "Nous pensons que le dollar pourrait s'affaiblir encore, jusqu'à 1,60 contre un euro, ce qui veut dire que les prix du pétrole risquent d'atteindre à nouveau le seuil fatidique des trois chiffres", a déclaré à Reuters Adam Sieminski, chargé de l'énergie chez Deutsche Bank. Un dollar plus faible implique également que "les prix du pétrole auront plus de chemin à parcourir" mais un retour à 100 dollars le baril pourrait compromettre la reprise économique, prévient l'établissement dans une note de recherche. Il faut savoir que les cours du pétrole ont achevé la semaine sur un gain de plus de deux dollars, autour de 81 dollars à New York. Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord, échangé à Londres, pour livraison en décembre, perdait 20 cents à 79,31 dollars. A la même heure, le baril de "light sweet crude", échangé à New York, pour la même échéance cédait 33 cents à 80,86 dollars. "Les prix sont restés stables et ont tenu près de 81 dollars le baril grâce à l'affaiblissement du dollar", ont constaté les analystes de la maison de courtage Sucden.Il est donc clair que le baril est déconnecté de ses fondamentaux. Côté demande, c'est toujours mou. Côté offre, il y a une légère augmentation cette année. La vraie raison de la montée du pétrole se trouve dans la baisse du dollar. L'or noir reste pour beaucoup un anti dollar. Le dollar baisse donc le pétrole monte. Pour y voir plus clair, à court terme il faut regarder le ratio or/pétrole. Ou combien une once d'or achète de barils. Aujourd'hui, une once achète 13,4 barils et ce ratio a baissé (il était à 15 la semaine dernière). La moyenne - qui est assez volatile - est de 16. L'or noir a donc réagi plus fortement que l'or jaune à la faiblesse du dollar.Le dollar, un vecteur d'achat actuellement déterminant pour les matières premières, est tombé mercredi sous la barre symbolique de 1,50 dollar pour un euro. Dans la nuit, il a plongé jusqu'à 1,5060 dollar, un nouveau plus bas depuis 14 mois. Par ailleurs, un recul des stocks de produits raffinés aux Etats-Unis la semaine dernière a été interprété comme un signe d'amélioration du marché physique. Les réserves d'essence ont chuté trois fois plus qu'attendu, de plus de deux millions de barils. Et ceux de produits distillés ont aussi reculé. A long terme, le nouveau pétrole sera toujours plus cher que l'ancien, cela c'est une certitude et les explorateurs comme CGG Veritas ont de beaux jours devant eux. Depuis décembre, les prix du pétrole n'ont en effet cessé de se redresser. Aussi, le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil a estimé jeudi que les prix du pétrole "ne devraient plus reculer". "Tous les indices prévoient une stabilité de l'économie mondiale et une hausse des prix du pétrole en début d'année prochaine. Les prix ne devront plus reculer", a-t-il dit. S.G.