La production halieutique en Algérie a connu une baisse ces dernières années malgré l'engagement du gouvernement à développer le secteur de la pêche. Un constat du terrain et des professionnels. Les raisons sont multiples. Ce qui est sûr en tout cas , la production ne répond pas aux attentes de la population et le poisson demeure encore inaccessible pour les petites bourses. En dépit des investissements colossaux consentis par l'Etat pour booster le secteur de la pêche en Algérie, on assiste, ces dernières années, à un recul sévère de la production halieutique en Algérie. Aujourd'hui on importe du poisson de la Tunisie. Le recours à l'importation auprès de nos voisins de l'Est s'explique par ailleurs par les prix abordables des poissons. Le casier de 30 kg coûte 5 dinars tunisiens, soit 300 dinars. La sardine est à 10 dinars/kg au détail. Le merlan est négocié en Tunisie à 180 dinars le kilo. " L'Algérie exporte vers la Tunisie des produits de haute valeur marchande au niveau international, à savoir les mollusques (dont les escargots de Bourgogne et les céphalopodes), les poissons frais et réfrigérés (bars, poissons plats dont soles...), les sardines et les anguilles. Les importations de l'Algérie sont constituées de produits de large consommation de moindre valeur marchande tels que les conserves de poissons (de sardines et de thons) et également les poissons frais ou réfrigérés moins nobles désignés dans le tarif douanier par " les autres poissons frais ", " les autres salmonidés " et les sardines. En somme, la production halieutique nationale est en deçà des besoins du citoyen. En plus de cela, ces mêmes ressources sont mal exploitées pour des raisons liées aux moyens techniques. Néanmoins , un ambitieux programme visant à accroître la production halieutique pour la porter à plus de 274.000 tonnes à l'horizon 2025, a été initié depuis l'an 2000 par le secteur de la Pêche et des Ressources halieutiques. Ce programme, intitulé " Plan d'orientation du développement des activités halieutiques et d'aquaculture ", vise à valoriser la ressource halieutique, tant maritime que continentale, de sorte à atteindre, à cette échéance, une production d'environ 221.000 tonnes de la pêche maritime et 53.000 tonnes des différents projets d'aquaculture. Les résultats sur le terrain de ce nouveau plan ne sont pas encore palpables pour le moment mais ne tarderont certainement pas à se faire sentir. Le plan d'orientation du développement des activités halieutiques et d'aquaculture devra par ailleurs stimuler la production. Concrètement 221.000 tonnes de la pêche maritime seront produites durant cette période tandis que 53.000 tonnes de différentes sortes de poisson seront produites avec les techniques inhérentes à l'aquaculture. Mais en attendant, il faudra prendre son mal en patience et attendre 2025 pour que le poisson soit accessible et moins cher! Dalila B.