L'Entreprise d'exploitation des mines d'or (Enor) sera recapitalisée en vue de son redressement et de l'augmentation de sa production aurifère. C'est du moins ce qu'a indiqué hier à l'agence Presse service M. Douglas Perkins, président du conseil d'administration de l'Enor. Ainsi, l'australien Gold Mining Algeria, filiale à 100% du groupe anglais GMA ressources PLC qui détient 52% des parts de l'entreprise et le groupe Sonatrach lequel détient pour sa part 48% des actions se sont mis d'accord sur un plan de redressement qui va s'échelonner sur cinq ans (2009-2014) et lequel prévoit des apports en capitaux frais proportionnels aux actions détenues au sein de l'Enor par chacun des deux partenaires.Ce même plan a été soumis pour approbation au ministère de l'Energie et des Mines et a été approuvé par les conseils d'administration de Sonatrach et de GMA ressources. Interrogé sur l'origine des fonds que doit apporter GMA pour financer ce plan, M.Perkins a précisé que son groupe, coté à la Bourse de Londres, a mené une opération boursière le mois passé pour lever des fonds par la vente d'actions au niveau de cette Bourse. C'est dans ce cadre, a-t-il poursuivi, que la filiale Askom Precious Metals Mining S.A.E, filiale du fonds d'investissement égyptien Citadelle, a acquis 9% du capital du groupe pour un montant de 1,9 million de livres sterling. Il s'agit selon lui, "d'une nouvelle émission d'actions par la maison mère pour lever de nouveaux fonds et non pas d'une vente d'actions déjà détenues par le groupe dans l'entreprise Enor". L'Enor, qui n'a à ce jour pas amorti ses investissements de plus de 100 millions de dollars consentis pour développer le gisement d'Amessmessa (Tamanrasset), se trouve actuellement en manque de fonds pour financer des opérations de formation et d'exploration, non prises en charge traditionnellement par les banques. L'optimisation du gisement d'Amessmessa est d'autant plus nécessaire au vue du prix de l'or sur les marchés internationaux qui a connu des hausses importantes cette année à plus de 1.000 dollars l'once. "Lorsque nous avions construit la mine d'Amessmessa, le prix de l'or était à 400 dollars l'once, aujourd'hui il est beaucoup plus intéressant pour nous avec des prix dépassant les 1.000 dollars d'accélérer le développement du gisement" d'autant plus que les coûts en termes d'investissement sont restés les mêmes, a souligné M. Perkins. Les résultats d'exploration contribueraient à établir une estimation du coût réel de cet investissement, pouvant avoisiner les 120 millions de dollars, selon ce responsable. Outre ce travail d'exploration, l'Enor compte augmenter ses capacités de traitement de l'or (transformation de la roche en or), en construisant une deuxième usine sur le site d'Amessmessa. Le gisement de Tirek est entré en production en 2001, alors que celui d'Amessmessa l'a été en 2008. Notons que la production d'or en Algérie devrait tripler cette année passant, de 0,646 tonne en 2008, à plus de 1,8 tonne. Pour 2009, Enor prévoit de produire 57.822 onces d'or, soit 1,8 tonne d'or. Cet objectif est réalisable en raison de la levée de certaines contraintes, tel que le manque d'explosifs, nécessaires à l'activité minière. Cette production devrait générer à l'entreprise des recettes de 44,5 millions de dollars pour un prix moyen prévisionnel de l'once d'or de 800 dollars sur le marché international. En 2008, L'Enor a produit 646 kilos d'or et 114 kilos d'argent, une production largement inférieure aux prévisions de l'entreprise qui était pénalisée par le manque des explosifs, dont l'acheminement aux gisements posait de véritables problèmes de sécurité. La quasi-totalité de la production de l'année dernière, soit 569 kilos d'or et 100 kilos d'argent, a été exportée et vendue en Suisse pour un montant d'un milliard de DA. Notons que le partenariat entre Sonatrach et l'australienne Goldmines s'inscrit dans le cadre de la nouvelle stratégie adoptée par le ministère de l'Energie et des Mines et qui consiste à impliquer Sonatrach dans le développement du secteur minier en Algérie, en vue d'intéresser les compagnies internationales à s'engager dans la recherche minière et l'exploitation de gisements. Une stratégie judicieuse, puisqu'elle a permis la mise en valeur du gisement d'Amesmessa, considéré comme le plus grand en Afrique en dehors du Congo. Samira G.