L'entreprise algérienne de bâtiment n'est pas en mesure de réaliser les grands projets dans le domaine de l'habitat. La classification dévoilée hier par le ministre du secteur, Nouredine Moussa, sur les ondes de la radio chaîne III, fait montre, en effet, que les grands chantiers sont à la charge des entreprises étrangères disposant de moyens et de matériels conséquents pour la réalisation. "La majorité des 30 000 entreprises algériennes activant dans le BTPH sont classées dans la catégorie 1, qui signifie qu'elles sont dépourvues de grands moyens nécessaires pour les grands projets, et que seulement 400 entreprises sont dans la catégorie entre 5 et 9 en mesure de répondre à cette mission ". Cela ne veut nullement dire que ces entreprises sont exclues des programmes de construction de logements. Bien au contraire, le ministre précise, d'ailleurs que " 7% du programme est réalisé par les entreprises étrangères qui préfèrent les grands projets dans les grands centres urbains comme Alger, Oran, Annaba et Constantine ". D'où le souhait de Nouredine Moussa de voir émerger des entreprises nationales de grande envergure. Son département, dit-il, travaille dans ce sens pour permettre d'avoir de vrais "promoteurs immobiliers qui bénéficieront de plusieurs aides, comme la bonification des taux d'intérêt et les facilitations d'accès au foncier". Autre question abordée par le ministre est celle relative au problème de l'habitat précaire et les moyens de son éradication qui figure parmi les priorités du gouvernement, d'autant que le nombre de ces habitations est "important", selon Nouredine Moussa, qui parle de "553 000 unités précaires recensées depuis 2007 dont la majorité sont érigées aux alentours des grandes villes". Il a affirmé que le travail de lutte contre ce phénomène a commencé avec un programme ambitieux de "270 000 logements à réaliser dont 143 000 sont déjà mis en chantier". Le ministre reconnaît que, malgré les efforts, le travail consistant à venir à bout de ces habitations qui défigurent le paysage de nos villes, nécessite du "temps et des moyens, comme le foncier qui fait défaut dans certaines régions du pays, en plus des études approfondies à mener avant l'entame de toute construction dans les zones sismiques notamment". Nouredine Moussa précise néanmoins que seules les personnes "recensées auront le droit de bénéficier d'un logement" et son département, poursuit-il, dispose d'un "fichier national de logement qui aidera à sélectionner les familles qui sont réellement dans le besoin et n'ayant pas auparavant bénéficié d'une quelconque aide de l'Etat". L'aide de l'Etat au logement reste très importante avec "140 milliards de dinars dégagés annuellement". Des aides sous forme de bonification de taux d'intérêt entre "1% et 3% selon le niveau des revenus, qui sera appliqué en 2010 et une aide via la caisse nationale du logement qui sera de 400 000 dinars pour les fonctionnaires dont le salaire est 6 fois le SNMG", a expliqué le ministre de l'habitat. Quant à la formule AADL, elle sera reconduite mais avec "des modifications", a-t-il déclaré sans donner de précisions.