Sur les 30.000 entreprises algériennes de bâtiments et de travaux publics, activant actuellement dans le secteur, seules 400 sont performantes et disposant de moyens matériels et humains pour mener à bien leurs plans de charge, a révélé hier le ministre de l'Habitat sur les ondes de la radio nationale. «Il existe 30.000 entre prises locales dont la plupart sont classées dans la catégorie 1, c'est-à-dire ne possédant pas les moyens matériels et humains nécessaires», précise Nouredine Moussa. La faiblesse des moyens de réalisation des entreprises locales pose ainsi- une fois de plus- problème pour mener à bien le programme national de logements inscrits. Pour le ministre, le gouvernement a donné toutes les facilitations aux entrepreneurs nationaux, à commencer par des abattements entre 80 et 95% sur les prix du foncier, allégement de la pression fiscale et des crédits bonifiés à taux d'intérêt de 4%. Mais sur le terrain, ils sont rares les entrepreneurs nationaux qui arrivent à honorer leurs engagements en matière de délais et de qualité des constructions. A ce propos, le ministre souligne que le défi du prochain quinquennat sera l'amélioration de la qualité de l'habitat. «La crise du logement a nettement reculé. Nous allons mettre le cap sur la qualité», a-t-il déclaré. Les espoirs du ministre risquent cependant de trébucher sur les déficiences et le manque de sérieux et d'innovation des entrepreneurs «taïwans». Il n'y a qu'à voir la qualité des cités réalisées dans nos villes par certains de nos compatriotes pour décourager les plus optimistes. Revenant sur les plaintes des entrepreneurs qui affirment construire à perte, le ministre a estimé que 280 millions de centimes pour un logement socio-participatif est un «prix juste». Concernant les programmes location-vente, le ministre a affirmé que cette formule sera reconduite. «La location-vente fait partie des programmes futurs. La formule sera retenue mais nous travaillons pour l'améliorer», a soutenu Nouredine Moussa. Il s'est gardé cependant de donner des détails sur ce travail de «révision». Il ressort des déclarations du ministre qu'une nouvelle formule similaire à celle de la location-vente est en cours d'élaboration- mais avec de nouvelles conditions-. En dépit de toutes les difficultés rencontrées pour la concrétisation du premier programme national des 55.000 logements, la formule location-vente demeure viable aux yeux du gouvernement. Cette formule idéale pour la classe moyenne n'a besoin aujourd'hui que de quelques retouches pour devenir pérenne. Parmi les corrections à introduire, le recouvrement des loyers qui pourra être confié à des établissements bancaires privés ou étatiques. Le gouvernement envisage aussi l'idée de financer l'acquisition des logements par des prêts bancaires bonifiés. Une réserve destinée à assurer une couverture optimale des loyers et éviter les tracasseries rencontrées actuellement sur le terrain par l'agence. La nouvelle version location-vente pourra autoriser aux bénéficiaires une acquisition anticipée de leurs logements pour éradiquer le phénomène de sous-location. S'agissant de l'habitat précaire, Nouredine Moussa a dévoilé que 143.000 logements ont été mis en chantier à travers le territoire national, alors que 125.000 autres seront lancés incessamment. 270.000 logements ont été inscrits ces deux dernières années pour la résorption de l'habitat précaire. «Nous travaillons pour éradiquer ce phénomène», affirme Nouredine Moussa. Il ajoute que seules les personnes recensées en 2007 et n'ayant pas bénéficié d'une aide de l'Etat peuvent prétendre à ce programme.