M. Hassan Khelifati, président-directeur général d'Alliance Assurance, a déclaré lors d'une interview avec un journaliste de TSA, que « les pouvoirs publics envisagent d'augmenter le capital minimum des compagnies d'assurances à deux milliards de dinars pour les compagnies Dommages et un milliard de dinars pour les compagnies Vie ». « Cela fait un minimum de 3 milliards de dinars au total, étant donné que la loi oblige les compagnies à filialiser la partie assurances vie à l'horizon 2011. Le minimum actuel est de 450 millions dinars pour les deux branches réunies. Si le gouvernement prend cette décision, nous devons multiplier nos capitaux propres par presque sept dans des délais peu raisonnables », a t-il ajouté. Aussi, « obliger les compagnies d'assurance à augmenter considérablement leur capital dans un délai court n'est pas le choix idoine pour consolider leur situation financière », a indiqué M. Khelifati. De plus, le P-DG a affirmé « Nous avons fait le choix d'investir dans notre pays en créant de la richesse et des emplois directs -aujourd'hui nous employons directement 450 personnes dans nos trois filiales (Assurances, Assistance et Informatique)- et plus de 3000 emplois indirects, et nous avons quelques projets en perspective pour nous lancer dans le développement de notre pays. Mais pour cela, nous avons besoin d'un cadre juridique stable, de la compréhension des pouvoirs publics, d'une visibilité à court et moyen termes et de cadre de concertation et de dialogue entre tous les acteurs ». Ainsi, afin d'arriver à un cadre juridique stable concernant le secteur des assurances, le P-DG d'Alliance Assurance a fait les suggestions suivante : réviser en urgence les textes relatifs à la répartition des engagements réglementés, réviser la réglementation très pénalisante pour l'agrément des agents généraux d'assurances et l'ouverture de nouvelles perspectives pour les universitaires et les compagnies, le soutien massif à la création de l'Ecole nationale des assurances (ENASS), la consolidation du réassureur national (CCR) et l'ouverture de son capital aux banques et assureurs algériens (publics ou privés) afin de lui permettre un meilleur essor et encourager la rétention de réassurance au niveau national, principe du patriotisme économique, et enfin développer le marché financier national afin de permettre un meilleur essor aux compagnies et offrir de nouvelles perspectives à travers la Bourse et les banques. Par ailleurs, concernant les accidents de la route qui ont fait en 2008 plus de 4.000 morts en Algérie. M Khelifati, a indiqué que « les assureurs revendiquent le relèvement des tarifs d'assurance automobile, notamment la partie Responsabilité civile (RC). Car les tarifs de la RC automobile en Algérie sont les plus bas de la Méditerranée. Ces tarifs étaient en 2004 de 28 USD en Algérie, 142 USD en Tunisie et 292 USD au Maroc. Les compagnies algériennes encaissent 1 DA en R.C. Autos et déboursent 2,25 DA en dommages. L'augmentation de 20% décidée en 2007 reste insuffisante. L'Union des assureurs et réasseurs revendique une hausse d'au moins 50 % alors que nous estimons que l'augmentation doit être d'au moins 200 % ». Pour ce qui est du secteur privé des assurances en Algérie, le P-DG d'Alliance Assurance a déclaré que « ce secteur souffre du manque de ressources humaines, l'absence d'outils de haute technologie notamment les logiciels adaptés à la législation algérienne. Nous pensons que les perspectives du secteur des assurances en général et du secteur privé en particulier sont intimement liées aux réformes des textes que les pouvoirs publics mettront en place à court et à moyen termes. Les pouvoirs publics doivent accélérer la mise en place de l'Ecole nationale des assurances qui pourrait ainsi faire l'objet d'un investissement mixte, public privé ». « Nous pensons également que l'arrivée des assureurs étrangers ne peut être que bénéfique pour le marché à condition de respecter la législation algérienne, notamment les nouvelles règles d'investissements étrangers », a t'il conclu.