L'opposition libanaise, dont le Hezbollah, a accepté de rejoindre un gouvernement d'union nationale proposé par le Premier ministre désigné Saad al Hariri, a-t-on appris vendredi soir auprès d'un haut responsable de l'opposition. "L'opposition libanaise a approuvé le gouvernement d'unité proposé", a déclaré cette source à l'issue d'une réunion des chefs de file de l'opposition. Ce responsable a ajouté que l'opposition informerait officiellement Hariri de sa décision samedi et que le nouveau cabinet devrait être formé au cours du week-end. Le porte-parole du Premier ministre n'a pu être joint dans l'immédiat pour commenter cette nouvelle. Chef de la majorité parlementaire reconduite lors des législatives du 7 juin dernier, le fils de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri, assassiné en février 2005, avait été chargé de former un nouveau gouvernement à la mi-septembre par le président Michel Souleïmane.Il avait jeté l'éponge une première fois début septembre, accusant l'opposition de lui mettre des bâtons dans les roues. Un réchauffement des relations entre la Syrie et l'Arabie saoudite ces dernières semaines a contribué à aplanir les divergences entre les deux parties. Hariri est soutenu par les Etats-Unis et l'Arabie saoudite, tandis que la Syrie appuie l'opposition. Les deux camps rivaux s'étaient entendus fin juillet sur la répartition des ministères mais aucun accord n'a pu être trouvé ensuite sur les noms de leurs titulaires. Au coeur de la dispute figuraient les demandes de l'ex-général Michel Aoun, allié du Hezbollah, qui est à la tête du plus important groupe parlementaire chrétien, le Courant patriotique libre. L'accord prévoit que le nouveau cabinet comptera 30 ministres: 15 ministres de la coalition dirigée par Hariri, 10 membres de l'opposition dont deux ministres du Hezbollah, et cinq ministres nommés par le président Souleïmane, dont ceux de l'Intérieur et de la Défense. Les ministres de l'Intérieur et de la Défense sortants, Ziad Baroud et Michael al-Murr respectivement, deux fidèles du président, devraient conserver leur poste. Les titulaires des portefeuilles des Finances et des Affaires étrangères devraient être remplacés. Hariri avait choisi Raya Hassan pour les Finances, mais cette proposition a été rejetée par l'opposition. Le poste de chef de la diplomatie devrait revenir au président du parlement, le chiite Nabih Berri, allié du Hezbollah.