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Le Liban fait face à une nouvelle crise politique et un Doha bis en perspective Le Premier ministre Saad Hariri échoue dans la formation d'un gouvernement d'union nationale
Depuis une semaine, le Liban est secoué par une nouvelle crise politique après le rejet par l'opposition de la liste du gouvernement proposée par le chef de la majorité parlementaire, Saad Hariri. Celui-ci avait annoncé jeudi dernier qu'il renonçait à former un gouvernement d'union nationale, démissionnant aussi de son poste en dépit des craintes que fait planer sur le pays une telle décision. «Vu que mon engagement à former un gouvernement d'union nationale a buté sur des difficultés désormais connues, j'annonce à tous les Libanais que j'ai informé, aujourd'hui, [jeudi] le président de la République que je renonçais à former un gouvernement», a-t-il annoncé à la presse après un entretien avec le président Michel Souleimane au palais de Beiteddine, rapporte le quotidien libanais l'Orient le jour. L'alliance du «8 mars», emmenée par le Hezbollah est accusée par Saad Hariri d'avoir entravé ses efforts pour former un gouvernement d'union nationale. Le Courant patriotique libanais libre (CPL, chrétien) de Michel Aoun s'est aussi opposé au choix du fils du défunt Premier ministre Rafik Hariri (assassiné le 14 février 2005 à Beyrouth). «Nous jugeons que les événements ne sont pas conformes à nos valeurs démocratiques ni à la façon dont nous devons être traités. Nous demandions à [Saad Hariri] de présenter un projet conforme à nos souhaits afin de le négocier», a déclaré le représentant chrétien Gebrane Bassil, membre du CPL qui siège aussi dans l'opposition. Pour sa part, Saad Hariri a soutenu que sa proposition respecte l'accord de partage du pouvoir conclu avec l'opposition, consistant à accorder à l'alliance «14 Mars» de Hariri 15 des 30 sièges du nouveau gouvernement et dix à celle du «8 Mars». La désignation des cinq ministres restants était du ressort du président M. Souleimane, ce qui lui donne un poids décisif sur les décisions du gouvernement. Le CPL voulait conserver le poste de ministre des Télécommunications au profit de Gedran Bassil, le gendre de Michel Aoun. Ce parti veut aussi nommer un nouveau ministre de l'Intérieur. Mais Hariri s'y est opposé, voulant garder Ziad Baroud au poste de ministre de l'Intérieur et nommer Ghazi Aridi, un proche du leader druze Walid Jumblatt, à celui des Télécommunications. Devant la gravité de la crise politique qui secoue le pays du Cèdre, le Qatar a proposé l'organisation d'un nouveau sommet Doha bis pour désamorcer la crise. Ce pays du Golfe avait déjà accueilli en 2008 les différentes parties libanaises qui avaient fini par signer l'accord interlibanais de Doha. La crainte de voir le Liban déstabilisé de nouveau a donc poussé le Qatar à proposer pour la seconde fois de servir de médiateur entre les leaders politiques libanais qui peinent à se concerter sur la formation d'un nouveau gouvernement. Actuellement, c'est Fouad Siniora, Premier ministre sortant et membre du Courant du futur d'Hariri, qui dirige un gouvernement chargé d'expédier les affaires courantes en attendant que M. Souleimane désigne par décret le nouveau gouvernement. Quant à Hariri, il est sûr d'être reconduit par le Président à son poste de Premier ministre car son mouvement est majoritaire au Parlement. L. M.