Le ministre des Finances, M. Mourad Medelci, a plaidé pour une révision du statut de l'Inspection générale des finances (IGF) de nature à renforcer les moyens d'action de cette structure, rapporte la presse. Medelci qui répondait aux questions des sénateurs (Conseil de la nation), au cours d'une séance plénière sur le projet de loi de finances pour 2007, a notamment indiqué qu'un projet portant révision du statut de l'IGF est en maturation depuis février dernier pour "doter cette institution de plus de moyens et d'investigations". Le ministre a estimé, à ce sujet, que "le statut en préparation pour l'IGF était important, puisque l'Etat est engagé, actuellement, dans d'importants programmes d'investissement public mobilisant une enveloppe financière de plus de 100 milliards de dollars pour une période de 5 ans". Autrement dit, a-t-il ajouté, "l'Inspection générale des finances doit s'adapter à cette nouvelle donne en renforçant davantage ses moyens de contrôle des deniers publics". Pour Medelci, "il faudra bien s'assurer de la meilleure gestion possible de ces investissements lourds". Par ailleurs, les membres du Conseil de la nation ont interpellé le gouvernement, lors des débats sur le projet de loi de finances pour 2007, notamment sur l'obligation de renforcer les moyens de contrôle et de suivi des dépenses publiques en vue de mieux lutter contre les détournements de fonds et la mauvaise gestion des deniers de la collectivité nationale. A signaler qu'un programme est établi annuellement sur la base des priorités définies par le ministre des Finances qui saisit l'IGF pour les besoins d'"éclairage " sur l'utilisation des deniers publics. Disposant de quelque 250 agents opérationnels l'IGF souffre, selon l'un de ses représentants, d'un manque cruel de moyens. 250 bergers ne peuvent contrôler un troupeau d'un million de moutons. Des experts financiers estiment que l'IGF aurait été gênée par le contrôle "au sein de l'appareil financier et l'ampleur de ses tâches d'évaluation de politiques publiques, ce qui a conduit à un certain relâchement de la surveillance des services financiers, bien que déchargés du contrôle et de l'évaluation des entreprises publiques". Pour rester conforme aux objectifs qu'elle s'est fixé et ne pas se bureaucratiser, les spécialistes estiment que l'IGF doit "adapter sa capacité d'évolution". Les textes devraient, selon les représentants de l'IGF, se conformer aux changements économiques que connaît actuellement l'Algérie, notamment la fin du monopole de l'Etat sur les entreprises. L'histoire juridique de l'IGF en Algérie remonte à la loi 62-157 du 31 décembre 1962. En application des dispositions du décret 92-78 du 22 février 1992 fixant les attributions de l'IGF, le contrôle s'exerce sur la gestion financière et comptable des services de l'Etat et des collectivités territoriales, les Epic, les exploitations agricoles, les organismes de sécurité sociale ainsi que les institutions, organes et établissements soumis aux règles de la comptabilité publique. Cela devrait changer bientôt, selon Mourad Medelci. Le département des finances prévoit de passer de cette gestion "comptable" à une autre basée sur les résultats.