Le ministre des Finances, Mourad Medelci, veut élargir le champ d'intervention de l'Inspection générale des finances (IGF). Un projet est en cours pour la révision du statut de l'institution et proposera des changements qui toucheront essentiellement les prérogatives des agents de l'IGF. C'est ce qu'a indiqué le grand argentier du pays invité samedi soir du forum de l'ENTV. « Nous sommes en train de revoir le statut de l'IGF pour élargir la portée de son intervention, augmenter son efficacité, ses compétences et lui permettre d'être plus libre dans ses investigations », a indiqué le ministre, avant de préciser que les missions de l'IGF ne vont plus se limiter au contrôle de la gestion des dépenses des institutions à caractère administratif seulement, mais seront, en vertu de ce nouveau statut, « étendues systématiquement au contrôle des entreprises économiques publiques ». Actuellement, faut-il noter, l'IGF ne peut inspecter les comptes d'une entreprise que sur saisine du gouvernement, limitant ainsi son intervention aux seules administrations publiques. Dans le même sillage, le ministre a affirmé que des mesures seront également prises en vue d'améliorer la situation des travailleurs du secteur des finances, notamment ceux de l'administration fiscale et des douanes. Interrogé, par ailleurs, sur les scandales financiers qui ont éclaté au sein de certaines banques publiques, M. Medelci a indiqué que « le traitement de ce genre d'affaire se fait à travers l'appareil de justice », tout en insistant aussi sur la nécessité de mettre en place « un dispositif de réorganisation au profit des banques » afin d'éviter que de pareils scandales ne se reproduisent. Enchaînant sur la question des réformes bancaires, le ministre dira que la privatisation du CPA en 2007 ainsi que l'entrée en activité de nouvelles banques étrangères permettront d'apporter « un certain équilibrage entre les banques publiques et privées », notant par la même occasion que l'apport des banques au financement de l'économie nationale a été en 2005 de l'ordre de 16% et de 11% durant l'année en cours. Revenant sur la question du remboursement anticipé de la dette, le ministre des Finances a indiqué que le stock de la dette extérieure de l'Algérie est tombé à 4,7 milliards de dollars, dont 700 millions de dollars seulement représentent la dette externe de l'Etat. Selon le ministre, cette dette globale se compose d'un montant de 4 milliards de dollars représentant la dette commerciale détenue sur des entreprises publiques et privées algériennes et de 700 millions de dollars correspondant à la dette de l'Etat. Il a indiqué également que le coût global des différents programmes d'investissement publics engagés durant les deux dernières années est de près de 140 milliards de dollars et que les opérations de privatisation des entreprises publiques ont rapporté au Trésor près de 100 milliards de dinars.