Les nouvelles dispositions contenues dans la loi de finances complémentaire (LFC) pour 2009 n'a pas eu d'impact sur les projets d'investissements en Algérie, comme ont essayé de le faire comprendre la majorité des entreprises nationales et étrangères, installées ou non en Algérie. Et pour preuve, pas moins de 3 912 projets pour un volume d'investissement de 222,3 milliards de DA et des prévisions pour la création de plus de 31 000 nouveaux emplois, ont été enregistrés au troisième trimestre, c'est-à-dire juste après l'entrée en vigueur de ces nouvelles dispositions, soit 648 projets d'investissements de plus par rapport à la même période de l'année 2008. Aussi, plusieurs projets émanant d'investisseurs algériens et en partenariat avec des étrangers sont en cours de négociation, à travers les différents organes nationaux en charge de l'investissement. En somme, ce sont quelque 15 715 projets déclarés durant les neuf premiers mois 2009, contre 11 177 projets à la même période de 2008, soit une hausse d'environ 40% (+4.538 projets), selon les chiffres déclarés, hier, par le Directeur général de l'Agence nationale de développement de l'investissement (Andi), Abdelkrim Mansouri. D'une valeur globale de 702 milliards de DA, ces projets devraient créer plus de 125.500 nouveaux emplois. Toutefois, le nombre de projets enregistrés au 3ème trimestre, qui représente 25% des déclarations d'investissement durant les neuf premiers mois de 2009, a connu une baisse par rapport au deuxième trimestre de la même année. Cette baisse s'explique, selon Mansouri, notamment par le ralentissement des activités, comme chaque année, durant la période estivale et le mois de Ramadhan. Par secteur d'activité, le transport de marchandises a occupé, au 3e trimestre, la première place avec 2.551 projets, représentant 65 % des projets déclarés avec un volume de 111 milliards de DA et 11.183 emplois. Le secteur du BTPH vient en deuxième position avec 759 projets et un montant de 45 milliards de DA et plus de 10.000 nouveaux emplois. Les services, notamment ceux fournis aux entreprises, occupent la troisième place avec 395 projets, 27 milliards de DA et 4.828 emplois. Quant à l'industrie, elle occupe le 4ème rang avec 177 projets, 23 milliards de DA et 4.096 emplois prévus. Par région, le même responsable précise que le Nord s'accapare 73% des projets déclarés avec une concentration autour des wilayas d'Alger, Tizi Ouzou, Blida, Oran, Boumerdès et Béjaïa. La région des Hauts-Plateaux représente, quant à elle, presque 15% des projets déclarés, suivie du Sud avec 12%. Par type de projet, les créations nouvelles d'entreprises ont représenté 76% des projets déclarés, au 3ème trimestre, avec 2.972 projets d'un montant de 106 milliards de DA, alors que les extensions des capacités de production des entreprises existantes représentent 24% des projets enregistrés avec 937 projets et une valeur de 106 milliards de DA. Au cours du 2e trimestre 2009, l'Andi a enregistré 6.426 projets contre 5.377 au 1er trimestre, en hausse de près de 1.100 projets, rappelle-t-on. De 2002 à fin 2008, un total de 51.456 projets d'une valeur de 5.799 milliards de DA ont été enregistrés par l'Andi. La diaspora plus que jamais sollicitée Plusieurs actions en direction des opérateurs économiques et investisseurs potentiels en Algérie et à l'étranger ont été lancées par l'Andi. Il s'agit du lancement sur le terrain, depuis la fin du mois d'octobre dernier, d'une série de rencontres et de contacts directs avec les promoteurs à travers le lancement des journées dites du partenariat dans chaque région du pays. Selon Mansouri, ce programme, qui touchera les grandes villes du pays, va permettre d'expliquer les objectifs de la mise en place d'une bourse de partenariat et les avantages de s'y inscrire. Ainsi, la première rencontre, organisée le 29 octobre dernier à Ouargla, sera suivie par d'autres qui sont déjà programmées à Annaba (18 novembre), Blida (26 novembre), Oran (3 décembre) et Tlemcen dont la date sera bientôt fixée. Dans cette optique, l'Andi va entamer, dès le début 2010, la même démarche mais cette fois-ci en direction des hommes d'affaires étrangers et de la Diaspora algérienne à travers les Chambres de commerce internationales et les réseaux d'hommes d'affaires installés à l'étranger. Cette bourse de projets permettra d'organiser des rencontres B to B entre des hommes d'affaires algériens et étrangers dans le but d'investir en Algérie dans une optique "gagnant-gagnant", pour les promoteurs et pour l'économie et la collectivité nationale en harmonie avec les objectifs de développement. L'Andi a déjà mis à la disposition des opérateurs la "bourse de partenariat", une opération de collecte des offres de projets d'investissement en Algérie, qui font appel à un partenaire étranger. Ces offres vont être répertoriées dans une base de données qui sera accessible à travers le système d'information de l'Agence. Le principe est simple, selon Mansouri, les opérateurs qui souhaitent s'inscrire dans cette opération peuvent présenter un descriptif de leurs projets ainsi que leurs attentes en matière de partenariat selon la fiche de projet mise à leur disposition sur le site Internet de l'Agence. Les informations concernant cette opération, lancée en août dernier, sont déjà sur le site Internet de l'Andi et les associations patronales nationales sont informées, donc l'investisseur peut en prendre connaissance. Pour ce qui est du foncier, premier obstacle de tout investisseur, les institutions en charge du foncier, à l'instar de l'Aniref et l'ANDT, ont entamé des actions afin de mettre à la disposition des investisseurs des terrains pour leurs projets. Ces deux institutions ont, rappelons-le, lancé, depuis septembre dernier, la mise en concession d'actifs aux enchères publiques pour les projets industriels (Aniref) ainsi que des terrains situés dans les zones d'expansion touristiques (ANDT). Les résultats de ces premières opérations seront connus, selon Mansouri, dans les jours à venir et le dispositif sera poursuivi dans d'autres régions du pays. Vers l'ouverture de trois nouveaux guichets uniques Trois nouveaux guichets uniques seront ouverts avant la fin 2009 dans les wilayas de Tizi Ouzou, Khenchela et El Oued. Ces nouvelles structures, qui ont pour mission principale d'assurer un accompagnement de l'investisseur, s'ajoutent aux 17 guichets uniques dont dispose déjà l'Andi à travers le territoire national. Il regroupe les représentants des différentes administrations concernées par la chaîne de l'investissement, telles que les services du registre de commerce, les impôts, les douanes, les APC pour la certification des documents et la légalisation des signatures, etc. L'ouverture du guichet unique est devenue "un stimulant" à l'investissement, selon Mansouri, du moment que les investisseurs de la région dotée du guichet ne sont plus contraints à se déplacer pour accomplir leurs démarches. Ces derniers peuvent grâce aux représentants des administrations obtenir l'information nécessaire afin d'être au fait du cheminement à suivre. Adnane Cherih