L'option d'octroi d'avantages aux investissements nationaux se dessine et commence à se traduire sur le terrain. Après l'annonce d'accords de partenariat entre les pouvoirs publics et certaines PME nationales pour assurer la sauvegarde de l'outil de production, le gouvernement passe à une autre étape. Pour encourager l'investissement national, des mesures fiscales à travers «des avantages en matière de taxes et d'investissements» sont prévues dans la loi de finances complémentaire 2009 (LFC 2009). Le ministre des Finances Karim Djoudi, qui était hier l'invité de la Chaîne III de la radio nationale a, en effet, annoncé que la LFC 2009, en cours d'examen, prévoit des mesures pour promouvoir l'investissement national et réduire la pression fiscale. Globalement, la LFC 2009 s'appuie, selon le ministre, sur trois éléments fondamentaux : la lutte contre la fraude et l'évasion fiscale et la contrefaçon, des mesures pour consacrer la régulation du commerce extérieur et l'investissement sur le marché national et, enfin, la réduction de la pression fiscale avec comme finalité la relance de l'emploi et la création de richesses. «La volonté des pouvoirs publics et du gouvernement est de donner un avantage relatif aux investissements nationaux, qu'ils soient publics ou privés, pour asseoir notre développement», a déclaré le ministre sur les ondes de la Chaîne III sans toutefois donner de détails sur le contenu de ces mesures. Ce qui est certain pour l'heure, c'est que les pouvoirs publics sont en phase d'affinement de la démarche nationale sur l'investissement. C'est ce qu'a souligné d'ailleurs l'invité de la Chaîne III. «Nous sommes en train d'affiner notre démarche sur l'investissement, notre volonté est clairement affichée pour l'ensemble des secteurs, nous aurons, bien sûr, à évaluer la mise en œuvre de ces mesures», a-t-il expliqué. Au sujet des dernières mesures sur l'investissement qui, faut-il le noter, ont soulevé un débat où les avis ont divergé entre adhésion et appréhension chez les opérateurs étrangers, le ministre a encore rappelé que ces procédures n'allaient pas avoir d'impact sur le niveau des IDE en Algérie. Ces mesures, à titre de rappel, se résument par la préférence nationale de 15% dans les marchés publics, par la directive qui impose la participation des entreprises nationales dans le capital des sociétés d'importation étrangères à hauteur de 30% et par la détention par la partie algérienne d'une part majoritaire (pas moins de 51%) dans les projets d'investissement en partenariat avec un investisseur étranger. Les entreprises étrangères activant en Algérie sont invitées, en application de cette dernière mesure, à ouvrir leur capital aux entreprises algériennes. Dans ce sillage, le ministre a rappelé que la crise financière mondiale s'est traduite par une diminution des flux des investissements à travers le monde entier». Donc, selon lui, il est tout à fat normal qu'il y ait baisse d'IDE en Algérie, une baisse qui n'a finalement rien avoir selon ses explications avec les changements opérés dans la politique algérienne d'investissements. «Il n'y a pas de corrélation entre les mesures sur l'investissement et le niveau d'investissement. Par contre il y a un contexte de déprime sur les marchés internationaux», a clairement noté le ministre avant d'ajouter : «L'Algérie représente un marché avec un taux de retour sur l'investissement le plus important dans la région.» Toujours en matière d'investissement, l'hôte de la chaîne III n'a pas écarté «une possible révision à la baisse des plans d'investissement de certaines entreprises étrangères affectées par la crise». Il a également prévu un retour aux flux d'IDE constaté durant les dernières années vers 2010-2011 et ce, «une fois la forte tension sur les marchés internationaux dissipée». S. I.