Le Gouvernement s'apprête à apporter un certain nombre d'aménagement à la réglementation sur les Investissements étrangers dans le pays de sorte à assouplir les conditions d'accès au marché national pour les opérateurs, notamment étrangers. Les critiques exprimées durant plusieurs mois par les partenaires de l'Algérie et même par les opérateurs nationaux, semblent avoir fini par avoir leur fruit. Le fait que l'exécutif ait été amené à revoir sa copie est la preuve que les arguments avancés par ceux qui avaient décrié la Loi des finances complémentaire 2009 et la batterie de lois qu'elle avait charriées sur son passage, se tenaient. Le Gouvernement aurait donc examiné les doléances des plaignants et décidé d'apporter les agencements nécessaires dans la Loi de finances complémentaire 2010, qui devrait entrer en vigueur fin juillet. L'objectif d'une telle démarche est de rassurer les Investisseurs étrangers que les changements introduits à l'été 2009 dans le système régissant l'investissement en Algérie, avaient fini par refroidir, alors que certains ont carrément décidé d'aller ailleurs. Il s'agit donc à travers la Loi de finances complémentaires 2010, d'envoyer un message de bonne volonté aux opérateurs. La LFC 2009 défendue ardemment par les membres du Gouvernement a fini par montrer ses limites, si l'on se réfère déjà aux intentions de l'exécutif d'assouplir la réglementation. Du moins dans certains chapitres du système, à l'image de l'obligation faites à tout partenaire étranger de trouver un associé algérien pour tout projet d'investissement. De plus, ce dernier doit s'adjuger 51% du Capital social et de l'actionnariat. Une disposition qui aurait mis un frein devant certains projets d'investissement exprimés par des Sociétés étrangères. Le Gouvernement pensait à tort ou à raison que le nouveau dispositif allait constituer une chance pour l'émergence d'opérateurs nationaux qui bénéficieront ainsi des avantages offerts par le partenariat avec des opérateurs étrangers. Les experts et économistes, eux, étaient partagés sur les bienfaits d'une telle législation qui avait suscité beaucoup de remous dans les sphères économiques aussi bien nationales qu'étrangères. Quelque soit le bilan que l'on peut faire d'une telle démarche et des résultats qu'elle aurait induit, il faut dire que le débat autour de la question n'a pas eu lieu. Le Gouvernement a agit d'une manière unilatérale sans consulter ou écouter les doléances des principaux concernés, c'est-à-dire les opérateurs économiques, publics et privés. Et c'est surtout cela qui est mis à l'index. «L'absence de concertation, l'autoritarisme qui dicte les décisions économiques réduisent la crédibilité de ces mesures et risquent de conduire à la paralysie du pays». Le sévère réquisitoire du président du Forum des Chefs d'entreprise (FCE) met en effet, en exergue, selon le patronat bien sûr, les incohérences des mesures contenues dans la Loi de finances complémentaire. Le président de la Confédération générale des entreprises algériennes, Habib Yousfi, ne demande ni plus ni moins que le retrait des mesures de la LFC dans la mesure où il juge qu'il y a lieu de s'interroger sur les objectifs recherchés par la LFC 2009. Le Gouvernement a-t-il finalement tiré les enseignements nécessaires une année après l'application des nouvelles dispositions sur l'investissement ? Tout porte à le croire en tout cas, puisque les aménagements devraient être introduits afin d'assouplir le dispositif de sorte à protéger les intérêts nationaux d'un côté et, d'un autre, donner la chance aux investisseurs nationaux et étrangers de fructifier leurs affaires et de participer au développement de l'emploi et de la croissance dans le pays. N'est-ce pas là l'objectif de toute stratégie des investissements ?