Dans la matinée du 10 novembre 2001, des pluies diluviennes, d'une rare violence, se sont abattues sur Bab El-Oued. Conséquence : près de 776 morts, plus de 162 disparus et 1454 de sans-abri. 8 ans après, des enseignements ont été retenus et plusieurs mesures ont été prises pour éviter à l'avenir des catastrophes pareilles. Hier, le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Noureddine Yazid Zerhouni, s'est rendu à Bab El-Oued, où il s'est recueilli à la mémoire des victimes des inondations. Accompagné d'une importante délégation, le ministre a déposé des gerbes de fleurs en hommage aux victimes, successivement au CHU Lamine-Debbaghine, à la placette An-Nasr et devant la Sûreté de daïra de Bab El-Oued. Dans une déclaration à la presse, M. Zerhouni a mis l'accent sur les réalisations enregistrées en matière de protection des centres urbains contre les inondations.Le ministre a fait part des différents programmes de protection contre les inondations ; "nous avons pris nos précautions au niveau des réseaux d'assainissement au sein des villes et centres urbains contre les inondations", a-t-il déclaré. Le plus important programme réalisé est celui de Ghardaïa relatif à la protection des berges et la réalisation de trois barrages dont deux sont pratiquement achevés et le troisième est en cours de construction. Autre mesure prise pour faire face à ce genre de catastrophe porte sur le dédoublement du collecteur de oued M'kessel à Bab El-Oued. Aujourd'hui, ce dernier ne constitue plus une menace grâce aux travaux entrepris après la catastrophe. D'après les spécialistes, l'oued M'kessel ne quittera plus son lit, en ce sens que celui-ci est "à jamais" contenu dans un immense tunnel sous-terrain, édifié en dessous de l'autoroute Triolet-Chevalley. Un ouvrage qui aurait dû être, cependant, concrétisé il y a bien longtemps A noter qu'au mois d'octobre dernier, à l'approche de la saison des inondations, les autorités ont lancé une campagne de sensibilisation d'un mois aux dangers des inondations et pour informer la population sur les mesures à prendre. La Direction générale de la Protection civile (DGPC) a organisé des rencontres portes-ouvertes dans des écoles et des centres communautaires destinées à prévenir des tragédies. Ainsi, une commune sur trois reste exposée à des risques d'inondation totale ou partielle, selon les chiffres de la DGPC. Les responsables de la DGPC qui ont organisé cette campagne ont affirmé qu'il était urgent que les enfants et leurs parents se familiarisent avec les signes avant-coureurs d'une inondation. En cas de risque imminent, il est conseillé de couper le gaz et l'électricité et de mettre à l'abri les appareils électriques. La DGPC conseille aux personnes qui se trouvent chez elles de garder leur calme, d'alerter les voisins, d'écouter la radio, et d'éviter de trop utiliser le téléphone pour ne pas surcharger le réseau et permettre les appels d'urgence. La direction civile recommande également en cas d'évacuation de quitter le domicile lorsque les sauveteurs le demandent et de suivre les instructions fournies. Les personnes évacuées ne doivent emporter que le strict minimum, notamment des kits de premiers soins et leurs papiers d'identité. Pour les personnes qui sont dans la voiture, il est recommandé d'abandonner le véhicule pour ne pas être emporté. Le risque des inondations est omniprésent sur le littoral algérien. On peut assister à des débordements instantanés et des destructions par les vagues des ouvrages de protection (digues) et des bâtiments proches du front de mer. Mais un littoral non-agressé peut facilement faire face à ces phénomènes météorologiques rares surtout quand la côte est assez chargée de sable, cela va lui permettre de bien se défendre contre les inondations littorales et l'avancée de la mer. Nassima Bensalem