L'Algérie est considérée comme un centre de diversité biologique important. Elle recèle des régions préservées, puisque non encore affectées par les activités anthropiques, à l'instar des montagnes du Hoggar qui restent un refuge important pour de nombreuses espèces, selon le rapport 2009 de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) cité par le bureau Gredaal. Le rapport de l'UICN dresse un bilan inquiétant sur le front de la biodiversité. Plus d'un tiers des espèces répertoriées par l'UICN (17291 sur 47677) est menacé d'extinction. Néamoins, l'Algérie est aussi concernée malheureusement par la dégradation de l'état de conservation des espèces menacées. Selon le même rapport, il existe en Algérie 75 espèces menacées (Tous groupes taxonomiques confondus). Après le Maroc et l'Egypte, l'Algérie est le troisième pays renfermant le nombre le plus important d'espèces menacées en Afrique du Nord. L'Algérie renferme, par ailleurs, cinq espèces endémiques dont trois menacées.Ce sont ainsi 21% des espèces connues de mammifères qui figurent sur la liste rouge, de même que 30% des amphibiens connus, 12% des oiseaux, 28% des reptiles et 70% des plantes. Un verdict qui démontre que l'objectif que s'était fixé l'organisation internationale de stabiliser la perte de biodiversité l'an prochain ne pourra pas être tenu. Cette année, 293 espèces de reptiles ont été ajoutées à la liste rouge, portant le total de ces espèces menacées à 1677. Presque le tiers des reptiles inscrits sur cette liste est menacé d'extinction, et 22 espèces sont désormais considérées comme éteintes ou éteintes à l'état sauvage. Les rapports se suivent donc et se ressemblent. Alors que 2010 a été proclamée par l'ONU année de la biodiversité, la dernière mouture de la liste rouge des espèces menacées de l'Union internationale pour la conservation de la nature tire la sonnette d'alarme. La Liste rouge de l'UICN révèle que parmi les 6 285 amphibiens que compte la planète, 1 895 sont en danger d'extinction, ce qui en fait le groupe le plus menacé à ce jour. Parmi eux, 39 sont déjà 'Eteints' ou 'Eteints à l'état sauvage', 484 sont 'En danger critique d'extinction', 754 sont 'En danger' et 657 sont 'Vulnérables'. Le crapaud de jet de Kihansi à titre d'exemple (Nectophrynoides asperginis) est passé du statut de 'En danger critique d'extinction' à 'Eteint à l'état sauvage'. Cette espèce, localisée uniquement dans les chutes du Kihansi en Tanzanie, était autrefois nombreuse, avec une population d'au moins 17 000 membres. Son déclin est dû à la construction d'un barrage en amont des chutes du Kihansi, qui a dévié 90 pour cent du débit original d'eau de la gorge. Enfin, la chytridiomycose, une maladie fongique, est probablement responsable de l'achèvement définitif de la population de crapauds dans la région. C'est également une maladie fongique qui a touché l'Ecnomiohyla rabborum qui entre dans la Liste rouge dans la catégorie 'En danger critique d'extinction'. On ne la trouve qu'au centre du Panama. Sur les 12 151 plantes dénombrées dans la Liste rouge de l'UICN, 8 500 sont menacées d'extinction, parmi lesquelles 114 sont déjà 'Eteintes' ou 'Eteintes à l'état sauvage'. La classification de la Reine des Andes (Puya raimondii) a été réévaluée et elle demeure dans la catégorie 'En danger'. Présent dans les Andes au Pérou et en Bolivie, cette plante ne produit des semences qu'une fois en 80 ans, avant de mourir. Le changement climatique empêche déjà probablement sa capacité à fleurir. Les scientifiques ont ajouté 1 360 espèces de libellules et demoiselles, ce qui porte donc leur nombre à 1 989, dont 261 sont menacés. La libellule géante (Chlorocypha centripunctata), que l'on trouve dans le sud-est du Nigeria et le sud-ouest du Cameroun, est considérée comme 'Vulnérable' et est menacée par la destruction des forêts. La Liste rouge de l'UICN dénombre maintenant 3 120 poissons d'eau douce, 510 de plus que l'année dernière. Il reste encore beaucoup à faire pour connaître le statut de tous les poissons d'eau douce du monde, néanmoins 1 147 parmi ceux évalués jusqu'à présent sont menacés d'extinction. En somme , toutes les familles du règne animal et végétal subissent les effets des actions de l'homme qui détruisent des espaces naturels et contribuent à renforcer le rôle de certaines maladies qui déciment animaux et végétaux. Au final, sur l'ensemble des espèces évaluées, 38% sont menacées. Une baisse de deux points par rapport à 2008 qui ressemble fort à un leurre puisqu'elle est liée au presque trois mille espèces supplémentaires prises en compte cette année. Dalila B.