Les Etats-Unis et leurs "bêtes noires", l'Iran et la Syrie, mais aussi les membres du Conseil de sécurité, les voisins de l'Irak et les puissances régionales se sont retrouvés hier à Baghdad pour une conférence qui doit chercher une sortie aux violences qui ravagent le pays. Si la conférence organisée par le Premier ministre irakien, Nouri Al-Maliki, longtemps hostile à une telle manifestation mais dépassé par la violence, a comme objectif de chercher des solutions, la rencontre entre Américains, Syriens et surtout Iraniens est une première diplomatique. Les Syriens sont accusés par les Etats-Unis de favoriser le passage de combattants étrangers sunnites dans le pays alors que l'Iran chiite est accusé de fournir armes, matériel, logistique et solutions de repli aux milices chiites. "Nous demanderons aux pays voisins d'arrêter de s'immiscer dans les affaires irakiennes et de mettre la pression sur les groupes armés avec lesquels ils ont des liens afin qu'ils cessent les violences", a expliqué Sami al-Askari, un conseiller du Premier ministre irakien. De son côté, le nouveau commandant américain de la Force multinationale en Irak, David Petraeus, a reconnu qu'il n'y avait "pas de solution militaire au problème de l'Irak", sans une solution politique. Quatre ans presque jour pour jour après l'invasion, les Etats-Unis, en dépit des 141.000 soldats qu'ils ont déployés en Irak, sont incapables d'enrayer les violences, qui ont tué plus de 34.000 Irakiens en 2006, selon les Nations unies. Outre l'Iran et la Syrie, les autres voisins de l'Irak, l'Arabie Saoudite, la Turquie, la Jordanie et le Koweït, ainsi que l'Egypte, le Bahreïn, les quatre autres membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU - Russie, Chine, France, Grande-Bretagne - la Ligue arabe, l'Organisation de la conférence islamique et l'ONU seront présents à la conférence.