Le président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem), le Pr Mustapha Khiati, a appelé, jeudi, à Alger, à la mise en oeuvre d'un véritable code consacré à l'enfance afin de protéger cette frange "vulnérable" des fléaux sociaux. Lors d'une journée dédiée à la célébration du 20e anniversaire de la signature de la Convention internationale des droits de l'enfant, le Pr Khiati a relevé que la loi globale de protection de l'enfance annoncée en 2007 "reste toujours en projet", émettant le souhait de voir "une loi globale qui reprend toutes les lois liées à l'enfance éparpillées dans d'autres codes". A ce titre, le responsable de la Forem a appelé de ses vœux à un code de l'enfance consacrant "le principe d'irresponsabilité pénale absolue du mineur de moins de 13 ans et, donc, la redéfinition de l'âge de discernement, lequel doit être de 13 ans". S'agissant des enfants maltraités, il a indiqué que la fondation a recensé quelque "10.000 enfants subissant différentes formes de maltraitance au sein de leur famille" et de la société. La Convention internationale des droits de l'enfant définit la maltraitance comme "toute forme de violence, d'atteinte ou de brutalités physiques ou mentales, d'abandon ou de négligence, de mauvais traitements ou d'exploitation, y compris la violence sexuelle". A ce titre, M. Khiati a affirmé que "4000 enfants" sont abandonnés par an, "dont 3000 illégitimes", d'ou "la nécessité, a-t-il dit, d'assouplir les procédures de Kafala et de lancer des campagnes d'explication et de sensibilisation notamment vers les jeunes. "805 enfants ont été victimes de violences sexuelles au niveau national durant les seuls premiers mois de l'année 2009", a-t-il indiqué. En matière de violences sur enfants toujours, M. Khiati a indiqué également que "le nombre d'enfants enlevés en Algérie entre 2001 et 2009 s'élève à 830 enfants de 4 à 16 ans". Ce phénomène d'enlèvement a pris de l'ampleur, a estimé le Pr Khiati, d'où la nécessité, a-t-il affirmé, de mettre en place une "stratégie nationale qui comprendra notamment une aggravation des peines pour les responsables d'enlèvements". Il s'est prononcé dans ce contexte pour le "maintien de la peine de mort à l'encontre des personnes coupables d'enlèvement d'enfants de moins de dix ans suivis de crime". Notons que "le mois de l'enfant algérien" a été lancé officiellement, jeudi à Alger, à l'occasion de la célébration du 17e anniversaire de l'adoption par l'Algérie de la convention sur les droits de l'enfant et du 20e anniversaire de la promulgation de cette convention sous la présidence de la ministre déléguée chargée de la Famille et de la Condition féminine, Nouara Saâdia Djaâfar. Outre les interventions sur la vision globale des droits de l'enfant à travers un plan d'action national sur l'enfance, des expositions artistiques et des campagnes de sensibilisation visant la promotion de ces droits ont été au menu de cette manifestation. Dans une allocution prononcée à l'ouverture de cet événement, Nouara Saâdia Djaâfar a salué les efforts consentis par l'Etat algérien en matière des droits de l'enfant et la prise en charge de ses préoccupations mettant en exergue les réalisations accomplies en faveur de l'enfance, notamment ces dernières années. Elle a rappelé, à cet effet, le plan national de l'enfance adopté par le gouvernement en février 2008 et qui "consacre une vision globale sur les droits de l'enfant". Dans le cadre de la mise en œuvre de ce plan qui s'étalera jusqu'en 2015, la ministre a évoqué le plan de communication pour la promotion des droits de l'enfant (2009-2011) qui vise à faire connaître davantage les droits de l'enfant. Ce plan de communication prévoit également la publication d'un dossier médiatique et l'organisation d'une exposition photos sur les droits de l'enfant. Il faut préciser dans ce sens que des avancées significatives en matière de promotion et de protection des droits de l'enfant ont été réalisées par notre pays. L'Algérie a ainsi réalisé tout au long de ces dernières années d'importantes avancées en matière des droits de l'enfant et la prise en charge de ses préoccupations. Dans le cadre de la mise en œuvre de ce plan, qui s'étalera jusqu'en 2015, un plan de communication pour la promotion des droits de l'enfant (2009-2011) vise à faire connaître davantage les droits de l'enfant. Le représentant de l'Unesco en Algérie a salué les efforts colossaux consentis par l'Algérie en matière de promotion des droits de l'Homme, soulignant que l'Algérie compte parmi les premiers pays à avoir adopté la convention des droits de l'Homme. Depuis l'adoption en 1989 de la Convention des droits de l'enfant, par plusieurs pays, à l'instar de l'Algérie, des progrès concrets ont été constatés dans plusieurs domaines touchant à l'enfant dans le monde. Le monde "a connu des progrès significatifs dans les domaines de la survie, du contrôle des maladies et de l'éducation des enfants", indique un rapport publié par le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), au siège de l'ONU, à l'occasion du 20e anniversaire de l'adoption de la Convention relative aux droits de l'enfant. D'après ce texte, depuis l'adoption de la Convention des droits de l'enfant, le premier accord international sur les droits de l'enfant ayant valeur d'obligation, des progrès substantiels ont été enregistrés dans les domaines clés de la survie et du développement et dans la présentation de services essentiels. Le rapport de l'Unicef a aussi constaté une meilleure utilisation des comportements et des pratiques de santé et une diminution des discriminations en fonction du sexe des enfants en ce qui concerne l'accès à l'éducation. A ce propos, le nombre d'enfants non scolarisés a fléchi de 115 millions en 2002 à 101 millions en 2007, et près de 84% des enfants en âge d'être scolarisés fréquentent une école primaire. D.T.