Le ministre iranien du Pétrole a déclaré, hier, que la hausse de la production de brut des pays non membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) avait un effet négatif sur les cours, rapporte l'agence de presse officielle Irna. Le prix du baril est tombé jeudi dernier à 76,77 dollars le baril après avoir atteint en fin octobre 82 dollars. "Bien que l'Opep ait réduit sa production à plusieurs reprises, les producteur hors-Opep ont augmenté les leurs avec un effet négatif sur les prix", a dit Masoud Mirkazem. Les membres du cartel pétrolier se retrouvent le 22 décembre en Angola pour déterminer la politique qu'ils suivront dans les mois à venir. Selon l'Iran, il est inutile que l'Opep relève ses quotas.Pour rappel, les prix du pétrole ont fini la semaine en baisse à New York, affectés par un renforcement de la monnaie américaine sur fond d'inquiétudes pour la vigueur de la reprise.Faute de nouvelle importante propre au marché pétrolier, les opérateurs "ont suivi la Bourse et le dollar", a expliqué Andy Lipow, de Lipow Oil Associates. Wall Street baissait vendredi en fin de séance, reflet du malaise des investisseurs concernant la vigueur de la reprise. En conséquence, la monnaie américaine, considérée comme une valeur refuge, se renforçait. Précédemment, la dépréciation du dollar avait largement contribué à soutenir le prix du pétrole, en poussant les investisseurs à se réfugier dans les matières premières pour se protéger contre une perte de valeur de leur capital et contre une possible inflation. "Les cours sont montés assez haut au vu des fondamentaux du marché pour qu'ils perdent de l'élan quand ils approchent 80 dollars", a estimé Mike Fitzpatrick de MF Global. "Avec l'expiration (du contrat new-yorkais à échéance décembre) et une semaine prochaine écourtée par un jour férié (aux Etats-Unis), les opérateurs pourraient trouver que c'était un bon moment pour profiter de leurs gains". Si les indicateurs économiques devaient s'améliorer et le dollar poursuivre sa tendance globalement baissière, le baril pourrait toutefois monter jusqu'à 85 dollars, a précisé Andy Lipow. Il persiste tout de même une faiblesse fondamentale dans le marché à court terme: une offre abondante. "Les réserves de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage, ndlr) n'ont pas diminué de façon significative alors qu'on entre en période hivernale", a noté Andy Lipow, une saison qui s'annonce de plus plutôt normale ou plus douce que la normale. "Si c'est le cas, nous sortirons de l'hiver avec des stocks considérables de produits distillés et cela pèsera à la baisse sur le marché", a précisé l'analyste. Autre point suivi par le marché, la fermeture d'une raffinerie de Valero à Delaware City (Est des Etats-Unis), faute de rentabilité. C'est l'une des 40 plus grandes du pays, avec une capacité de traitement de 210.000 barils par jour, selon Valero. Les raffineries américaines fonctionnent actuellement à une cadence réduite, à moins de 80% de leur capacité, alors que la cadence était d'environ 85% il y a un an à la même époque. S.G.