Le président vénézuélien, Hugo Chavez, entend demander une réduction de la production de pétrole lors de la prochaine réunion de l'Opep afin d'éviter que le baril ne tombe sous les 80 dollars. L'Opep tiendra vendredi une réunion extraordinaire de ses membres en raison de la chute vertigineuse des prix du pétrole brut. "Notre position depuis plus de 10 ans, c'est qu'il faut contrôler la production de pétrole", a soutenu le président Chavez. "Maintenant que les prix baissent, nous allons proposer de réduire la production", Hugo Chavez s'est montré favorable à une fourchette de prix variant entre 80 et 100 dollars le baril. Il a d'ailleurs précisé qu'avec le baril aux environs de 80 dollars, le pays peut parfaitement continuer à se développer tout en vendant du pétrole au monde, et qu'il n'a jamais fait de plans prenant en référence un baril à plus de 100 dollars. L'Algérie, le Qatar et l'Iran se sont eux aussi prononcés ces derniers jours en faveur d'une baisse de la production afin de faire remonter les prix. L'opep au tournant. Les cours du brut étaient à la hausse lundi dans les échanges électroniques en Asie avant la réunion extraordinaire de l'Opep prévue ce vendredi, lors de laquelle une baisse significative de la production devrait être décidée, selon des courtiers. Dans les échanges matinaux, le prix du baril de "light sweet crude" pour livraison en novembre gagnait 1,12 dollar à 72,97 dollars le baril.Le baril de pétrole Brent pour livraison en décembre grimpait de 95 cents à 70,55 dollars. Les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) examineront, lors de la réunion extraordinaire de vendredi, une baisse de leur production d'un à trois millions de barils par jour, a déclaré dimanche le représentant de l'Iran au sein du cartel. "Il semble qu'une baisse du plafond de production d'un à trois millions de barils par jour sera discutée lors de la réunion du 24 octobre à Vienne", a déclaré Mohammed Ali Khatibi, cité par l'agence Mehr. Le cartel est censé produire actuellement 28,8 millions de barils de pétrole par jour. Quel prix l'Organisation peut-elle espérer ? Une fois de plus, elle risque d'être écartelée entre les Etats membres, qui souhaitent maximiser leurs revenus immédiats et ceux, comme l'Arabie saoudite, plus sensibles aux pressions des pays occidentaux, Etats-Unis en tête. Déjà, le président de l'Opep, Chakib Khelil, a affirmé que le prix idéal du baril de pétrole brut se situait entre 70 dollars et 90 dollars. Une fourchette assez large, qui pourrait néanmoins décaler le démarrage des projets d'exploration et de mise en production les plus coûteux. Début octobre, le ministre iranien du Pétrole, Gholam Hossein Nozari, avait estimé qu'un baril de brut à moins de 100 dollars ne convenait "à personne, ni aux producteurs ni aux consommateurs". Les experts de l'Opep expliquent dans leur rapport que pour 2009, non seulement la demande sera bien moindre aux Etats-Unis que ce qu'on attendait initialement, "du moins lors du premier semestre", mais cela devrait également avoir un effet sur les autres grandes économies dans le monde. En revanche, dans les pays non OCDE, c'est-à-dire ceux à économie émergente et en développement, l'Opep table sur une hausse de la demande de 1,1 mb/j, contre n°4 mb/j dans les pays industrialisés.