C'est décidé, l'OPEP ne baissera pas sa production mais elle a appelé les pays membres au «respect strict» de leurs quotas, selon le porte-parole de cette organisation, M. Omar Farouk Ibrahim, rapporté par l'APS. Le respect strict des quotas équivaut à une baisse effective de 520 000 barils/jour. Le porte-parole de l'organisation a indiqué également que l'OPEP a décidé de revenir «aux quotas de septembre 2007 dans un délai de 40 jours», ce qui équivaut à «28,8 millions de barils par jour en excluant l'Indonésie», qui quitte l'OPEP, et en incluant l'Angola et l'Equateur, qui n'étaient pas encore membres à cette date. Cette décision a été prise mardi dernier, lors de la 149ème réunion de l'OPEP dans l'objectif de freiner la chute des prix du pétrole brut, tombés sous les 100 dollars le baril. «Les prix pétroliers ont chuté de façon significative au cours des dernières semaines», dans la foulée du ralentissement économique, qui se traduit par «un ralentissement de la demande», ce qui a entraîné «un changement de sentiment du marché, et a pour conséquence une augmentation des risques de baisse» des cours du pétrole, a expliqué M. Ibrahim. Alors que la croissance économique mondiale ralentit et la demande de pétrole avec, l'OPEP veut donc éviter une répétition de la chute des cours qui s'est produise en 1998 et qui avait vu les prix tomber à 10 dollars le baril dans la foulée de la crise asiatique. Le secrétaire général de l'organisation, Abdallah El Badri, de son côté, a expliqué, hier, lors d'une conférence de presse, que l'organisation a décidé de retirer l'«énorme» excès de production pour éviter «une baisse brutale des prix». Le surplus de production des pays dépassant leur quota officiel, provoqué essentiellement par l'Arabie saoudite, atteignait «900 000 barils par jour en juillet», a détaillé M. El Badri. Il a affirmé, en outre, que les débats entre pays membres n'avaient pas été «vraiment tendus», alors que les déclarations contradictoires des ministres, notamment ceux des pays du Golfe, comparées à celles de l'Iran et du Venezuela, laissaient entendre que l'organisation était divisée. L'OPEP a refusé, concernant sa décision, de détailler la manière dont cette réduction allait être répartie entre pays, mais l'Arabie saoudite, qui produisait à elle seule environ 600 000 barils de plus que son quota en juillet, devrait être la première concernée. Le prix du panier-OPEP, regroupant les 13 pétroles bruts de référence de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), a enregistré mardi dernier une baisse de plus de deux dollars par rapport à son cours de clôture lundi, selon l'organisation pétrolière. Le panier OPEP a cédé 2,59 dollars mardi pour s'établir à 98,49 dollars le baril contre 101,08 dollars lundi dernier à la clôture des marchés. Signalons que la décision de l'OPEP n'a pas tardé, en fait, à provoquer une légère hausse des cours du brut. Hier, sur les marchés, le baril de brent gagnait 43 cents à 100,77 dollars à Londres alors que le baril de «light sweet crude» prenait 8 cents à 103,34 dollars à New York, par rapport à leurs cours de clôture de la veille. L'OPEP a par ailleurs confirmé le départ de l'Indonésie, pays qui avait déjà annoncé en mai qu'il allait quitter l'Organisation, puisqu'il est devenu un importateur net et non plus un exportateur de pétrole. L'organisation, qui compte désormais 12 membres, n'a pas jugé nécessaire d'organiser une réunion d'ici six semaines, comme certains ministres et analystes l'avaient suggéré, et tiendra, comme prévu, une réunion extraordinaire le 17 décembre à Oran et sa 150e réunion ordinaire le 15 mars à Vienne. S. B.